La capitale du Népal est entrée dans une zone de haute tension ce mercredi après que des soldats armés ont pris le contrôle des rues, imposant un couvre-feu strict. Cette décision intervient à la suite de violentes manifestations qui ont plongé Katmandou dans le chaos, avec des bâtiments gouvernementaux incendiés et des responsables politiques pris pour cibles.
Une explosion de colère après l’interdiction des réseaux sociaux
À l’origine de la contestation, la décision du gouvernement népalais d’interdire temporairement les réseaux sociaux. Cette mesure, jugée liberticide par une grande partie de la population, a déclenché la colère des jeunes. Lundi, les manifestations ont dégénéré et la police, débordée, a ouvert le feu, faisant 19 morts parmi les protestataires.
Même après la levée de l’interdiction mardi, la situation ne s’est pas apaisée. Des dizaines de milliers de manifestants ont convergé vers les bâtiments publics, notamment au Singha Durbar, siège du gouvernement, qu’ils ont incendié dans une atmosphère de défiance totale vis-à-vis des autorités.
Katmandou ,L’armée prend la main face à la débâcle policière
Devant l’incapacité de la police à rétablir l’ordre, l’armée a été déployée pour la première fois depuis le début de la crise. Des troupes lourdement armées ont pris position dans les quartiers stratégiques, stoppant les véhicules et procédant à des contrôles systématiques.
« Nous avons été contraints d’agir pour restaurer la paix et protéger les institutions », a déclaré un porte-parole militaire. Les autorités ont confirmé que 21 personnes avaient été arrêtées pour pillage, tandis que plusieurs centaines d’autres sont toujours recherchées.
Un gouvernement affaibli malgré la démission du Premier ministre
Mardi soir, le Premier ministre, sous pression, a annoncé sa démission dans une tentative de calmer la rue. Mais ce geste n’a pas suffi à apaiser la colère populaire. Les hélicoptères ont même dû être mobilisés pour évacuer plusieurs ministres vers des zones sécurisées.
« Ce n’est pas seulement une question de réseaux sociaux, c’est un ras-le-bol contre la corruption et l’injustice », a lancé un manifestant à la presse locale.
Katmandou paralysée par le couvre-feu
Depuis mercredi matin, la ville vit au ralenti. Les habitants ont reçu l’ordre de rester chez eux, et un couvre-feu total a été imposé. Les commerces sont fermés, les écoles désertées et les routes principales bloquées par les militaires.
Les organisations de défense des droits humains dénoncent une dérive sécuritaire et appellent au dialogue. « L’usage excessif de la force ne fera qu’aggraver la crise », alerte Human Rights Watch.
Une crise qui menace la stabilité du Népal
Alors que la colère populaire ne faiblit pas, les analystes redoutent une escalade de la violence. Les réseaux de la diaspora népalaise relaient massivement les événements, malgré les restrictions imposées. La communauté internationale, pour sa part, appelle au calme et à une transition pacifique.
Avec une jeunesse mobilisée et un gouvernement fragilisé, l’avenir politique du Népal semble plus incertain que jamais.