La lutte antitabac franchit une nouvelle étape au Burkina Faso avec l’ouverture, du 15 au 19 décembre 2025 à Koudougou, d’un atelier national stratégique. En effet, le ministère de la Santé, à travers la Direction de l’Hygiène publique et de l’Éducation pour la Santé, a engagé la révision du projet de décret sur le tabac. Cette initiative vise à renforcer la réglementation relative à la composition, aux émissions et aux informations destinées au public. Ainsi, les autorités entendent mieux protéger la population contre les effets nocifs du tabagisme.
Cet atelier s’inscrit dans la mise en œuvre des articles 9 et 10 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, ratifiée par le Burkina Faso. À ce titre, plusieurs acteurs clés participent aux travaux, notamment des représentants de ministères, de la société civile et des experts de l’Organisation mondiale de la Santé. L’objectif est clair, car il s’agit d’encadrer plus efficacement la fabrication, l’importation et la commercialisation des produits du tabac. Par ailleurs, cette révision doit permettre une meilleure transparence sur les substances contenues dans ces produits.
Lutte antitabac face aux nouveaux produits et enjeux sanitaires
À l’ouverture des travaux, le directeur de la DHPES, Kibsa Paul Lengané, a rappelé que le tabac demeure un facteur majeur de maladies non transmissibles. Selon lui, la lutte antitabac doit s’adapter à l’émergence de nouveaux produits du tabac et de la nicotine. Bien que le Burkina Faso ait enregistré des acquis importants, notamment avec la loi antitabac de 2010, le contexte évolue rapidement. En effet, les cigarettes électroniques et autres produits dérivés imposent un renforcement du dispositif réglementaire existant. Cette situation a déjà conduit plusieurs pays africains à revoir leurs textes, afin de mieux anticiper les risques sanitaires.
Pour sa part, Dr Ranti Fayokun, représentant l’OMS, a salué les avancées réalisées par le Burkina Faso en matière de lutte antitabac. Elle a notamment cité l’interdiction de fumer dans les lieux publics et l’instauration de l’emballage neutre des produits du tabac. Toutefois, elle a appelé à une vigilance accrue face aux stratégies de l’industrie du tabac, de plus en plus actives en Afrique. Ainsi, durant les travaux, les participants seront outillés sur la réglementation, les mécanismes de contrôle et les exigences de la CCLAT. À terme, cette révision devrait renforcer durablement la lutte antitabac et contribuer à la protection de la santé publique nationale.
















