Des affrontements ont éclaté entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs dans le centre du Nigeria, faisant au moins 13 morts depuis vendredi, selon des responsables communautaires et les autorités locales interrogés par l'AFP.
L'État de Plateau a connu récemment une augmentation des tensions et des conflits meurtriers entre ces deux communautés, en lutte pour l'exploitation des terres et des ressources.
Nuru Abdullahi, un représentant local des éleveurs peuls, a déclaré à l'AFP que de présumés "jeunes Berom", une communauté d'agriculteurs, ont tué cinq éleveurs se rendant au marché pour vendre leurs bêtes dans la communauté de Rawuru. En réaction, de présumés "éleveurs peuls" ont tué huit agriculteurs berom dans la même communauté, selon Pius Dalyop Pam, le représentant des jeunes de Berom.
Alfred Alagbo, porte-parole de la police locale, a confirmé cette dernière attaque mais n'a pas pu préciser le bilan exact de la première.
Les régions du nord-ouest et du centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et de conflits meurtriers autour de l'exploitation des terres et des ressources en eau entre les deux communautés, une situation exacerbée par la pression démographique et le changement climatique.
Nigeria, un cycle de meurtres
Ces cycles de meurtres et de représailles ont engendré une vague de criminalité dans la région, avec des gangs qui organisent des attaques ciblées dans les villages, tuant par dizaines, perpétrant des pillages et des enlèvements contre rançons.
Depuis mi-mai, plus de 120 personnes ont été tuées et plus de 3 000 déplacées en raison des affrontements dans l'État de Plateau. Face à la crainte d'une escalade des violences, les autorités ont déployé des forces de police mobile dans plusieurs districts pour "restaurer la paix", a déclaré M. Alagbo.
Le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, investi fin mai, fait face à de nombreux défis en matière de sécurité dans le pays le plus peuplé d'Afrique et première économie du continent. Il a promis de faire de la lutte contre l'insécurité "sa priorité absolue", à l'instar de ses prédécesseurs.
