L’Opération Sauvez Sarko connaît un nouveau tournant judiciaire en France avec une décision majeure du parquet national financier. En effet, le mardi 16 décembre, le parquet a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de onze personnes. Cette liste inclut l’ancien président Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy et Michèle dite « Mimi » Marchand. Ainsi, l’Opération Sauvez Sarko pourrait ouvrir la voie à un nouveau procès en lien avec l’affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.
Au cœur de l’Opération Sauvez Sarko figure la rétractation de Ziad Takieddine, intermédiaire clé du dossier libyen. En effet, fin 2020, ce dernier avait retiré ses accusations selon lesquelles la campagne de Nicolas Sarkozy aurait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi. Cependant, deux mois plus tard, il revenait sur ses déclarations et réincriminait l’ex-chef de l’État. Selon l’accusation, cette volte-face aurait été obtenue à travers des manœuvres frauduleuses destinées à tromper la justice. L’Opération Sauvez Sarko vise donc à déterminer si ces actions ont été organisées ou avalisées par l’ancien président.
Opération Sauvez Sarko et les qualifications pénales retenues
Dans son réquisitoire définitif, le parquet national financier demande le renvoi de Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée. Il requiert également une poursuite pour recel de subornation de témoin. Concernant Carla Bruni-Sarkozy, l’Opération Sauvez Sarko retient uniquement l’association de malfaiteurs, un non-lieu partiel étant requis pour le reste. Pour Mimi Marchand, le parquet ajoute des faits de subornation de témoin et de tentative de corruption de personnes exerçant des fonctions juridictionnelles au Liban. Désormais, le juge d’instruction devra décider s’il renvoie ou non les mis en examen devant le tribunal.
Cependant, l’Opération Sauvez Sarko s’inscrit dans un contexte judiciaire déjà très sensible pour Nicolas Sarkozy. En effet, l’ancien président a été condamné en première instance à cinq ans de prison dans le dossier principal du financement libyen. Il a passé vingt jours à la prison de la Santé, un fait inédit sous la Ve République. Bien qu’il ait fait appel et qu’un nouveau procès soit prévu à partir de mars 2026, cette nouvelle procédure fragilise davantage sa position. Comme lors d’affaires précédentes, cette étape judiciaire pourrait encore marquer durablement la vie politique française.
















