Ouagadougou: CHU pédiatrique des bébés siamois séparés avec succès.




Une bonne nouvelle veanant du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle (CHU – CDG). En effet nées siamois, le 9 novembre 2016 à Manga, Roukiatou (Rouki) et Latifatou(Lati) Ouédraogo, ont été séparées, le 10 novembre 2016 à la suite d’une intervention.  

« Je ne savais pas que je vivrais. N’eût été l’intervention des agents de santé pour me sauver, tant l’accouchement fut difficile », a introduit Zoénabo Ouédraogo, ménagère résidente de Bindé dans la commune de Manga.

Collés à la naissance au niveau de l’abdomen, Roukiatou (Rouki) et Latifatou(Lati) Ouédraogo ont été séparées dès le lendemain de leur naissance, le 10 novembre 2016, par une équipe chirurgicale du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles De Gaulle (CHU –CDG). Dame Zoénabo Ouédraogo heureuse mère des siamois se confie

« Je n’ai su que mes enfants sont siamois que le jour même de l’accouchement, le 9 novembre 2016, car je n’avais pas fait d’échographie auparavant. Je suis allée à l’hôpital pour accoucher. Mais comme c’était difficile, j’ai subi une césarienne. J’ai vraiment eu peur, car je ne voyais pas mes enfants après l’accouchement. J’avais même cru qu’ils étaient décédés et que c’est pour cela on ne me les avait pas montrés. Ce n’est que le lendemain que les agents de santé m’ont apporté les photos. Quand j’ai vu les photos, il y a une peur intense qui m’abritait. Je me suis dit que ceux-là ne pouvaient pas être dans le ventre de quelqu’un. Je me suis demandée, est-ce que ces enfants vivront ? Car depuis que je suis née je n’ai jamais vu cela. Dieu faisant les choses, les agents de santé ont conduit les jumelles au CHU-CDG pour une intervention afin de les séparer. C’est une semaine après qu’on m’a également conduite au CHU-CDG. Quand je suis arrivée, j’ai vu que mes enfants étaient séparés. J’étais vraiment heureuse de voir ce miracle se produire. Aujourd’hui, elles tètent, même si je n’ai pas assez de lait maternel. Mais, le CHU-CDG nous donne du lait pédiatrique pour que je les nourrisse », a-t-elle relaté.

2 chirurgiens, 4 anesthésistes et une heure pour sauver Rouki et Lati.

A en croire Dr Christelle Doamba de l’équipe qui a mené l’intervention, Rouki et Lati ont vraiment eu la chance, car n’étant liées que seulement au niveau de l’abdomen. « Ce sont des enfants qui sont arrivés ici au CHU-CDG à J1 de vie. C’est-à-dire qu’il venait de naitre. Ils sont de sexe féminin. Elles étaient collées au niveau de l’abdomen. Nous avons fait d’abord une échographie avant de faire l’intervention. Cette échographie a relevé qu’elles étaient collées au niveau du foie. Chacune d’elle avait son foie et sa vésicule biliaire, seulement, ils étaient accolés. C’était juste à ce niveau sinon, il n’y avait pas d’autre zone d’accolement. Les risques liés à cette intervention étaient essentiellement anesthésiques. Vu leur accolement, il fallait les intuber. Il a fallu d’abord aller sous anesthésie générale au masque. Une fois séparés, nous les avons intubés », a-t-elle expliqué.

Toutefois, elle a souligné que cette intubation n’a pas été chose aisée. En dépit de cela, elle a indiqué que l’intervention s’est bien déroulée dans l’ensemble, car de la chance, Rouki et Lati en ont eue. « On retrouve chez d’autres personnes où c’est beaucoup plus compliqué. Il y a d’autres qui ont un organe unique. Si c’était le cas, on aurait été obligé de sacrifier un enfant. Il y a d’autres qui sont liés au niveau du thorax. Souvent, ils ont un cœur unique. Et quand c’est comme cela, il y a un qui ne va pas vivre », a-t-elle noté.  

Zoénabo Ouédraogo dit compter sur des bienfaiteurs pour l’aider à prendre soin de ses enfants afin qu’elles aient une vie normale. « Le CHU-CDG nous aide avec du lait et parfois de l’argent, mais quand nous ne serons plus ici, ce sera difficile pour nous », a-t-elle conclu.

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