L’opposant Me Herman Yaméogo a affirmé lundi, que le régime du président Roch Kaboré a fait de la consolidation de son pouvoir et des élections de 2020, ses priorités, au détriment de la situation sécuritaire au Nord du Burkina, où ont lieu régulièrement des attaques terroristes.
''Ce pouvoir cherche à se renforcer, à se consolider et n’a pour vision, que 2020 (élections présidentielles et législatives, ndlr). Le Nord n’est pas la préoccupation'', a déclaré lundi Me Herman Yaméogo devant des journalistes invités à son domicile.
''Bon Dieu, imaginez-vous depuis Maurice Yaméogo (premier président du Burkina Faso en 1960 et père de Me Yaméogo, ndlr) à nos jours en passant par Thomas Sankara et Blaise Compaoré, qui aurait supporté qu’une seule portion de son territoire soit occupée comme ça ?'', a-t-il- ajouté.
Le Nord du Burkina Faso près de la frontière malienne, essuie régulièrement depuis 2015, des attaques contre les positions des Forces armées et des assassinats ciblés contre des civils, considérés comme leurs collaborateurs, rappelle –t-on.
Selon Me Hermann Yaméogo, si le président Roch Kaboré, ''tenait réellement au Burkina Faso'', il allait prôner ''l’union sacrée'' et faire appel aux militaires du Régiment de sécurité présidentielle (dissout en 2015) et aux officiers en détention, pour leur implication présumée dans le putsch déjoué de septembre 2015.
''Le Nord ce n’est pas leur tasse de thé. On peut prendre le Nord, peut-être d’autres portions, Mais (pas) le Burkina utile qui vient vers Ouagadougou, vers le Centre… L’essentiel c’est d’aller en 2020'', a encore dit Me Yaméogo.
L’opposant s’exprimait en marge de la présentation de son deuxième œuvre contre la justice militaire : «Solutions d’hier, problèmes d’aujourd’hui».
Il devrait se présenter à nouveau, à partir de mercredi, devant cette juridiction qui souhaite l’entendre sur sa présumée implication dans l’organisation du putsch.
AIB