À quelques mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue pour le 25 octobre 2025, le président Alassane Ouattara entretient un flou stratégique. Lors d’un grand rassemblement du RHDP à Abidjan, il a promis de faire connaître sa décision « dans les jours à venir », sans confirmer ni infirmer une nouvelle candidature.
Des réactions politiques contrastées
Cette déclaration a immédiatement fait réagir l’ensemble de la classe politique ivoirienne. Du côté du RHDP, les partisans voient en cette temporisation une manœuvre maîtrisée. Le journal Le Patriote, proche du pouvoir, titre : « Président, ne nous abandonnez pas », interprétant cette sortie comme une ouverture à une possible candidature pour la présidentielle en Côte d’Ivoire.
À l’opposé, les opposants dénoncent un double discours. Notre Voie, proche du FPI, estime qu’Alassane Ouattara est prisonnier de ses engagements passés. Quant à Générations Nouvelles, proche de Guillaume Soro, elle ironise sur « le roi des dribbles politiques », critiquant une mise en scène calculée de l’annonce.
Le PDCI-RDA, par la voix de son porte-parole, considère cette déclaration comme un « non-événement ». Pour eux, l’absence de position claire relève davantage d’un scénario orchestré par le RHDP, visant à créer une « demande populaire » pour pousser le président sortant à se représenter à la présidentielle en Côte d’Ivoire.
Présidentielle en Côte d’Ivoire : entre attente populaire et souvenirs d’engagements passés
Au sein de l’opinion publique comme des médias, cette attente rappelle le précédent de 2020, où Alassane Ouattara avait d’abord annoncé son retrait avant de revenir sur sa décision. En rappelant sa propre déclaration : « Il est difficile, voire impossible, que je sois candidat en 2025 », plusieurs analystes politiques s’interrogent sur ses réelles intentions.
Le président du FPI, Pascal Affi Nguessan, voit dans ce silence un signe de prudence. Il estime qu’Alassane Ouattara connaît les enjeux d’un quatrième mandat dans un contexte politique encore fragile.
Une chose est sûre : cette indécision alimente le suspense et polarise les débats. La présidentielle en Côte d’Ivoire s’annonce sous tension.