Écarté de la présidentielle en Côte d’Ivoire du 25 octobre, Charles Blé Goudé a officiellement appelé ses partisans à voter pour Simone Ehivet Gbagbo. Le fondateur du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) a fait cette annonce lors d’une convention tenue à Yamoussoukro. Selon les résultats internes, 77 % des militants ont validé ce choix. Pour Blé Goudé, ce ralliement traduit une volonté d’unir les forces de l’opposition autour d’une candidature féminine expérimentée.
L’ancien ministre, aujourd’hui inéligible, a insisté sur la nécessité d’un scrutin apaisé et d’un débat démocratique respectueux des institutions. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique d’apaisement politique qu’il revendique depuis son retour en Côte d’Ivoire.
La mue politique de Charles Blé Goudé
Longtemps perçu comme un tribun charismatique, Charles Blé Goudé, surnommé autrefois le “général de la rue”, change radicalement de ton. Condamné en Côte d’Ivoire pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011, il a été acquitté en 2021 par la Cour pénale internationale. Depuis, il prône la réconciliation et le dialogue. Ce positionnement marque une rupture avec son passé militant. En soutenant Simone Gbagbo, il s’inscrit dans une logique d’unité entre anciens alliés du Front populaire ivoirien (FPI). Cette attitude rappelle les appels à la cohésion nationale formulés après les crises politiques de 2010 et de 2020. En privilégiant la stabilité, Blé Goudé veut contribuer à une élection sans violences, condition essentielle à la consolidation démocratique du pays.
Présidentielle en Côte d’Ivoire : un climat politique sous tension
La candidature de Simone Ehivet Gbagbo s’ajoute à celles d’Ahoua Don Mello, Jean-Louis Billon et Henriette Lagou. Tous affronteront le président sortant Alassane Ouattara, en quête d’un quatrième mandat. Cette configuration fragilise davantage un paysage politique déjà polarisé. À trois semaines du scrutin, les appels à la paix se multiplient. De nombreux observateurs craignent une réédition des tensions observées lors des précédentes échéances. Pourtant, des signaux d’apaisement émergent, portés par des figures comme Blé Goudé. En Côte d’Ivoire, où les blessures des crises passées restent vives, la responsabilité des leaders politiques sera déterminante pour préserver la stabilité nationale. Ce message d’unité et de sérénité pourrait peser sur le comportement électoral d’une partie de l’opposition.