Le procès Constant Mutamba a repris ce mercredi 30 juillet 2025 devant la Cour de cassation à Kinshasa. L’ancien ministre de la Justice de la République démocratique du Congo est accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars destinés à la construction d’un complexe pénitentiaire à Kisangani. Malgré les exceptions soulevées par la défense, la Cour a décidé de poursuivre l’instruction.
Lors de la dernière audience, les avocats de Constant Mutamba ont présenté plusieurs moyens de défense, espérant écarter les charges. La Cour de cassation a jugé les exceptions recevables mais non fondées, ce qui a ouvert la voie à une instruction plus poussée. Le procès Constant Mutamba entre donc dans une phase critique, où les faits doivent être établis avec précision.
À la barre, l’ancien ministre a catégoriquement nié toutes les accusations. Il affirme n’avoir jamais détourné les fonds, évoquant des malentendus administratifs. Pourtant, le montant en jeu — 19 millions de dollars — interpelle. Il s’agit de fonds publics censés améliorer les conditions carcérales en RDC, un enjeu capital pour la réforme de la justice.
Procès Constant Mutamba : un symbole de la lutte contre l’impunité en RDC
Le procès Constant Mutamba est scruté de près par la population et les acteurs de la société civile. Beaucoup y voient un test grandeur nature pour les engagements pris par les autorités en matière de bonne gouvernance. La RDC a souvent été critiquée pour sa gestion opaque des deniers publics. Cette affaire pourrait donc marquer un tournant, comme ce fut le cas dans le procès Vital Kamerhe en 2020.
Si les juges établissent la culpabilité de l’ex-ministre, ce serait un signal fort envoyé à l’ensemble de la classe politique. À l’inverse, un acquittement sans preuves convaincantes pourrait renforcer le sentiment d’impunité. Le procès Constant Mutamba reste ainsi une affaire hautement politique, dont les implications dépassent le seul cadre judiciaire.