RDC: Situation très tendue après la fin du mandat de Joseph Kabila




Après l'annonce d'un nouveau gouvernement lundi soir, l'opposant historique Étienne Tshisekedi a appelé le peuple congolais à ne plus reconnaître le chef de l'État.

Mardi matin, des tirs nourris d’armes à feu ont été entendus à Lubumbashi (sud-est), fief de l’opposant en exil Moïse Katumbi, dans un quartier du sud de la ville, selon un correspondant local de l’AFP. Ils ont été entendus vers 9h15, heure locale, d’abord par rafales pendant une vingtaine de minutes, puis par intermittence, pour s’éteindre peu après 10h. Dans cette zone, le journaliste a trouvé des traces d’affrontements entre les manifestants et la police, dont témoignaient plusieurs pneus brûlés abandonnés sur une chaussée jonchée de pierres.

Un officier supérieur de la police lui a indiqué que ses hommes avaient fait face à des « groupes de manifestants hostiles » de cinq à dix personnes. Jean-Claude Kazembe, gouverneur du Haut-Katanga, province dont Lubumbashi est la capitale, a déclaré à l’AFP que « parmi les manifestants, on en a repéré trois qui sont armés ». « C’est ce qui justifie que la police tire des balles réelles en l’air pour disperser des civils », a ajouté le gouverneur.

« Je lance un appel solennel d’abord au peuple congolais à ne pas reconnaître l’autorité qui reste illégale et illégitime de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État qui est ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle », a déclaré Étienne Tshisekedi dans une vidéo postée sur YouTube dans la nuit de lundi à mardi.

Dans cette vidéo, Etienne Tshisekedi accuse Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat constitutionnel s’est achevé le 19 décembre, de s’être rendu coupable de « haute trahison » en décidant « de demeurer au pouvoir par défi » et en violant ainsi intentionnellement la Constitution.

Au total, le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC a recensé 74 arrestations dans le pays au cours de la journée de lundi alors que la police avait indiqué qu’elle ne tolérerait aucun rassemblement de plus de 10 personnes.

Avec Jeune Afrique

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