Restitution de biens culturels – Un projet de loi très attendu refait surface au Parlement français, visant à faciliter le retour d’œuvres pillées pendant la colonisation. Cette initiative survient après plusieurs retards et critiques sur la lenteur des restitutions promises par Emmanuel Macron depuis 2017.
En 2017, Emmanuel Macron avait affirmé sa volonté de faciliter la restitution de biens culturels aux pays africains. Huit ans plus tard, seuls 27 objets ont été restitués, dont 26 au Bénin. Pourtant, des milliers de demandes émanant de dix pays, principalement africains, sont encore en attente. En comparaison, l’Allemagne a déjà restitué plus de 1 100 œuvres au Nigeria en 2022. Cette lenteur alimente les critiques : la France est perçue comme en retard dans ce processus de justice historique.
Restitution de biens culturels : un nouveau projet pour accélérer le processus
Le gouvernement français prévoit de présenter le 30 juillet un projet de loi en Conseil des ministres pour simplifier la restitution de biens culturels. Ce texte permettra de passer par un décret du Conseil d’État au lieu de voter une loi pour chaque objet. Ce changement vise à éviter les blocages rencontrés par la ministre de la Culture, Rachida Dati, en 2024, quand un texte similaire avait été retiré. Mais cette réforme interroge : quels critères guideront la restitution, et comment respecter le principe d’inaliénabilité des collections publiques ?
Restitution de biens culturels : entre justice historique et coopération diplomatique
Certains sénateurs demandent des garanties scientifiques avant chaque restitution de biens culturels. Le précédent de 2020, où la France avait restitué des crânes dont l’origine était douteuse, reste en mémoire. Des cas similaires, comme celui du sabre d’El Hadj Oumar Tall, soulèvent la question de l’authenticité. Toutefois, malgré les désaccords, un consensus politique semble émerger. Pour plusieurs élus, ces restitutions représentent un geste de réparation historique et une opportunité diplomatique majeure entre la France et les pays africains.