L'ancien président tchadien est condamné à la perpétuité et jugé coupable de crimes contre l'humanité, viol et esclavage sexuel, selon les Chambres africaines extraordinaires.
M. Habré était poursuivi devant les chambres africaines extraordinaires pour crimes contre l'humanité, actes de torture et crimes de guerre. Ce tribunal créé spécialement pour le juger est le fruit d'un accord entre le gouvernement du Sénégal et l'Union africaine.
Lors de la clôture des plaidoiries en février dernier, le procureur de la cour avait requis la perpétuité pour celui qui a bénéficié pendant plus de 20 ans de l'hospitalité sénégalaise.
De juillet 2015 à février dernier, 93 témoins à charge ont défilé à la barre, à la demande du parquet qui, pendant sept mois, a tenté de démontrer que Hisseine Habré était directement impliqué dans l'assassinat de plus de 40.000 personnes.
Des assassinats attribués à sa police secrète, la Direction de la documentation et la sécurité (DDS), par une commission d'enquête mise en place au Tchad après son départ forcé du pays en 1990.
Hisseine Habré a toujours nié son implication directe dans les présumés crimes qu'aurait commis la DDS. Pour cette raison, il refuse de reconnaitre les chambres africaines extraordinaires qu'il accuse de travailler pour ceux qu'il appelle "les colonisateurs occidentaux". Un des faits marquants de ce procès a été son refus de collaborer et son silence stoïque face aux questions des juges.
Hisseine Habré a vécu au Sénégal pendant plus de 20 ans sans être inquiété, malgré les multiples interpellations des organisations de défense des droits humains et des associations de victimes présumées.
BBC