Ouagadougou, 24 juillet 2025 – Le 16e congrès de l’Union nationale des établissements privés d’enseignement laïc (UNEPEL) a démarré ce jeudi sous le thème : « Enseignement et souveraineté nationale au Burkina : contribution du privé ». Pour le président de l’UNEPEL, Benoit Illy, un pays qui ne parle pas sa langue voit sa souveraineté nationale réduite de 50 %.
« La langue est le premier pilier de la souveraineté nationale », a affirmé Benoit Illy lors de son discours d’ouverture. Pour lui, la maîtrise des langues nationales est essentielle à la reconstruction d’une société burkinabè fière de ses racines. Il a souligné qu’un pays qui ne parle pas sa langue perd 50 % de sa souveraineté nationale, soulignant l’importance d’un système éducatif ancré dans les valeurs culturelles locales.
Cette vision fait écho aux dynamiques de réappropriation culturelle déjà amorcées dans certains pays d’Afrique, où des langues nationales sont désormais langues d’enseignement à l’école primaire. Le Burkina Faso entend ainsi bâtir une jeunesse compétente et patriote, socle de sa souveraineté nationale.
Souveraineté nationale : l’engagement fort du privé éducatif
Malgré un contexte national marqué par l’insécurité, l’UNEPEL a enregistré des résultats significatifs. Entre 2014 et 2024, plus de 90 % des arriérés de frais de scolarité dus aux écoles privées ont été remboursés. De plus, le nombre de membres de l’union est passé de 1 411 à 1 500.
Autre signe de l’implication du privé dans la souveraineté nationale : une contribution directe de 400 millions de francs CFA à l’effort de paix. En parallèle, la prise en compte du privé lors des examens nationaux s’est améliorée, tout comme le mode d’affectation des élèves.
Souveraineté nationale : une mission publique pour les acteurs privés
Selon Luc Yé, chargé de mission au ministère en charge de l’enseignement, l’UNEPEL est la première faîtière éducative du pays. Son rôle est central dans l’offre éducative nationale. Il a rappelé que, même si elle est composée d’acteurs privés, sa mission reste un service public, car l’éducation reste une affaire de souveraineté nationale.
Créée en 1972, l’UNEPEL regroupe tous les promoteurs d’établissements privés laïcs du Burkina. Ce congrès accueille des délégations venues du Bénin, du Mali, du Niger, du Congo et de la Russie, témoignant de l’intérêt régional et international pour la question éducative burkinabè.