La radio Horizon FM est citée à comparaitre pour diffamation par devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou le 18 décembre 2017 par la société Brasseries du Burkina Faso, BRAKINA S.A, qui lui demande le versement de la somme de trois millions de francs CFA pour un préjudice qu’elle aurait subi du fait de commentaires et opinions émises sur certains de ses produits.
En effet, la BRAKINA S.A a été nommément citée dans l’émission interactive « ÇA VA, ÇA NE VA PAS » du 20 octobre 2017 animée par Serge BALMA et le PDG de la Radio Monsieur Moustapha Laabli THIOMBIANO officiant en qualité de consultant.
Au cours de ladite émission, les débats avaient porté sur les produits fabriqués au Burkina mais qui ne feraient pas la promotion du pays et se sont appesantis sur le cas de la bière produite par BRAKINA S.A dont l’emballage porte les couleurs bleu, blanc, rouge à l’instar du drapeau français.
Monsieur THIOMBIANO Mustapha aurait dit en substance que la consommation dudit produit par les Burkinabè équivalait à « consommer » le drapeau français. Il aurait également laissé entendre que l’impérialisme se trouvait dans ces bouteilles de BRAKINA S.A et que la « consommation » du drapeau français était une honte.
C’est sur ces entrefaites que l’idée d’un boycott de ces bouteilles par les consommateurs a été évoquée. Voilà ce qui n’a pas plu à la BRAKINA, ce qui est son droit, mais de là à intenter un procès il y a un pas qu’il nous semble inacceptable de franchir !
Au regard des faits, l’UNPIF s’étonne que de tels actes puissent être considérés comme des délits. C’est pourquoi elle s’interroge sur les motivations réelles de l’action de justice enclenchée par la BRAKINA contre l’organe de presse.
En tout état de cause, L’UNPIF considère qu’au plan professionnel, la radio Horizon FM n’a fait que son travail dans le souci de combler le droit à l’information des populations. Par ailleurs, le fait de donner la parole aux auditeurs et d’interagir avec eux participe pleinement de la manifestation de la liberté d’expression et de la presse. Il s’agit là d’un droit démocratique chèrement acquis pour lequel aucune tentative de violation et de restriction n’est tolérable.
La radio Horizon FM est donc poursuivie en justice pour avoir fait son métier d’information et d’éducation des populations et d’avoir permis à des citoyens d’exprimer librement leurs opinions comme cela leur est garanti par la constitution et tous les textes internationaux des droits de l’Homme"