Libye : les premières élections post-Kadhafi fixées au 10 décembre

Les élections législatives et présidentielle auront lieu le 10 décembre prochain en Libye. C’est ce qui ressort d’un accord conclu ce mardi à Paris sous l‘égide d’Emmanuel macron et du médiateur de l’Union africaine pour la Libye, le président congolais Denis Sassou-Nguesso. “Nous espérons un engagement des responsables libyens pour un scénario de sortie de … Lire la suite

Lybie: une malienne raconte son calvere, « Nous étions violées tous les jours »

Hawa a 25 ans. En 2016, suite à des problèmes familiaux, elle fuit le Mali. Après quelques mois en Algérie, la jeune malienne gagne la Libye. Là-bas, elle sera vendue, violée, frappée et verra plusieurs hommes mourir sous ses yeux. Pour InfoMigrants, elle a accepté de raconter ce qu’elle a vécu.

À 17 ans, mon père m’a fait arrêter l’école pour me marier de force. J’ai eu un enfant la même année.

En juin 2016, suite à des problèmes avec mon mari, j’ai quitté mon foyer et mon pays, le Mali. J’ai envoyé ma fille chez ma sœur qui vit dans un autre pays d’Afrique et je suis allée en Algérie. Pendant quelques semaines,

j'ai travaillais comme femme de ménage puis j'ai pris la route de la Libye, pour aller en Europe.

"Ça tirait de partout"

À Debded [NDLR : ville algérienne frontalière avec la Libye], j’ai donné 600 euros à un"coaxer" d’origine malienne.

On a passé deux jours chez lui, puis il nous a présenté un jeune Noir, notre guide, qui devait nous accompagner à pied jusqu’à la première ville libyenne, Ghadamès.

Là, j’ai commencé à vivre l'enfer. Après avoir marché 10 km dans le désert, on a entendu des coups de feu, ça tirait de partout. Comme c’était la nuit, notre guide nous a demandé de nous asseoir et de ne surtout pas bouger.

Plusieurs hommes armés sont arrivés. Ils ont tiré des coups de feu en l’air et nous ont demandé de nous coucher sur le ventre, les mains derrière la tête.

Ils nous ont fouillés ,ils ont pris mon téléphone portable et l’argent que j’avais mis dans ma poche ,avant de nous laisser repartir.

"Les coups de poings arrivaient de tous les côtés"

On a passé la nuit dans une petite maison dans le désert. Le lendemain matin, des Libyens sont venus nous chercher et nous ont fait monter dans leurs véhicules. On était entassés comme des moutons. Ils nous ont seulement donné de l’eau.

Heureusement qu’un passager avait des biscuits qu’il a partagé avec le reste du groupe.

Après une semaine de voyage dans le désert, les Libyens nous ont parqué dans une maison et ont demandé aux filles de sortir. Nous étions plus de 12 femmes. Ils nous ont ordonné de nous déshabiller devant eux.

Moi, j’ai d’abord refusé leur expliquant que j’étais musulmane pratiquante et que je ne me déshabillais pas devant un inconnu.

Les hommes m’ont alors frappée, les coups de poings arrivaient de tous les côtés. L’un d’entre eux a mis son arme devant ma tête et m’a contraint à me déshabiller. Puis, ils ont abusé de nous, nous ont forcées à pratiquer des actes sexuels, sans protections.

Nous n’avions pas le choix : nous étions obligées d’accepter sinon c’était la mort assurée.

Ils ont ensuite fouillé nos affaires pour voler notre argent et nos téléphones portables. Moi, j’avais caché 300 euros dans une petite poche que j’avais cousue à ma culotte. Mais ils ont quand même trouvé l’argent.

"Chaque jour, des Libyens nous violaient"

Ensuite, nous avons embarqué dans un autre véhicule qui nous a déposés à Tripoli. Arrivées dans la capitale libyenne, on a été vendus à des trafiquants et emmenés dans leur "ghetto".

C’était un Malien, un ami du "coaxer" que j’avais rencontré en Algérie, qui est venu nous chercher.

Il nous a enfermé dans une pièce. Nous y sommes restés plus de deux semaines pendant lesquelles ce trafiquant malien, mais aussi des Gambiens et des Nigérians abusaient de moi et des autres femmes présentes, toujours sans protection.

Nous avons ensuite été envoyés dans une prison où nous étions de nouveau détenus dans une chambre, sans voir la lumière extérieure, avec pour seul repas par jour un demi pain et du fromage.

Nous ne pouvions pas sortir de cette pièce, nous étions obligés de faire nos besoins dans une boite qui restait à nos côtés.

Chaque jour, des Libyens nous violaient. Les hommes, eux, étaient frappés avec du fer pour qu’ils appellent leurs proches restés au pays et que ces derniers envoient de l’argent pour les libérer.

Les gardiens de prisons étaient des Noirs, des Nigérians. Un jour, ils ont frappé un jeune homme à mort sous mes yeux.

Un autre jour, ils ont enchaîné un Noir par les pieds à l’arrière d’une voiture et ont roulé en le traînant, jusqu’à ce qu’il meurt. Une autre fois, ils ont exécuté trois jeunes en leur tirant dessus à bout portant.

Là-bas j’ai prié, imploré le bon Dieu de mourir, de prendre mon âme afin que je sois en paix.

"Notre zodiac était percé, beaucoup de gens sont morts"

Je suis restée un mois dans cette prison. J’ai pu sortir grâce à une amie qui a envoyé de l’argent en échange de ma libération.

Je suis ensuite allée me réfugier chez des Sénégalais, des amis d'une connaissance. Après quelques jours chez eux, ils m’ont emmenée à Sabratha. La nuit du 15 septembre 2017, j'ai réussi à monter à bord d’un canot.

Notre zodiac était percé, l’eau est rentrée dans le bateau, l’autre côté du zodiac s’est dégonflé et beaucoup de gens sont morts ce jour-là. Vers 18h, après une nuit et une journée en mer, un bateau humanitaire est venu nous secourir et nous a déposés en Sicile.

J’ai ensuite été transférée à Rome où j’ai passé un mois. Mon rêve était de m’installer en Allemagne.

Je me suis donc débrouillée pour atteindre la frontière franco-italienne. À Vintimille [NDLR : ville italienne proche de la frontière française], j’ai payé un passeur 50 euros pour qu’il me cache dans sa voiture et me dépose à Nice [NDLR : ville du Sud de la France]. J’ai mis deux jours pour arriver à Sarrebruck, à la frontière franco-allemande.

À la gare, j’ai rencontré un Congolais qui m’a payé le billet de train pour aller à Berlin.

Dans la capitale allemande, je me suis tout de suite rendue à la police. Ils ont pris mes empreintes et m’ont amené dans un camp de migrants en attendant de faire mes démarches administratives.

Mais, les autorités allemandes me disent aujourd’hui que je suis "dublinée" et que je dois donc retourner en Italie. Je ne veux pas y aller, je veux rester en Allemagne.

Le prénom a été modifié

INFOMIGRANTS

Esclavage en Libye:Le Mouvement Fédéraliste Panafricain lance une grève de la faim de 72 heures

Contre l’esclavage en Lybie, le M.F.P.A/Burkina E.AU lance un mot d’ordre de Grève de la Faim de 72 heures pour ses militants et sympathisants à partir du samedi 02 décembre 2017

La Section nationale Burkinabé du Mouvement Fédéraliste Pan-africain pour la création des Etats-Africains-Unis en moins d’une génération (M.F.P.A/Burkina E.A.U) a pu porter un regard critique sur l’actualité dominante au Burkina Faso, en Afrique et même à l’international de ces trois dernières semaines, au cours d’une séance de travail de son Exécutif. Les questions qui ont naturellement retenu son attention sont essentiellement, (1) l’indigne situation d’esclavage qui réduit des africains, immigrants noirs en particulier à des simples marchandises soumises à la vente au plus offrant et d’autre part, (2) l’environnement officiel qui a prévalu autour de la visite du Président français, Emmanuel Macron au Burkina Faso.
Pour le premier point, la Section nationale rappelle toute sa solidarité avec la récente Déclaration de la Coordination internationale du Mouvement et condamne sans réserve cette pratique abominable et honteuse des siècles passés qui rabaisse l’humanité toute entière au-delà de l’Africain et de la « race » Noire. En plus des initiatives et solutions entreprises de part et d’autre pour mettre fin ici et maintenant à cette pratique barbare qui n’a d’autre qualification juridique que le CRIME CONTRE L’HUMANITE, le M.F.P.A/Burkina E.A.U lance l’appel suivant en deux points :
1. A l’endroit de ses militants, sympathisants du Burkina Faso, et le cas échéant, de l’Afrique et hors d’Afrique, il appelle à observer une Grève de la Faim de 72 heures allant du samedi 02 au lundi 04 décembre (avec la possibilité de différer cette période pour certains, si contraintes manifestes il y a). L’intention qui sous-tend cette privation alimentaire est de traduire notre solidarité physique et corporelle au-delà des mots et lettres, envers les Sœurs et Frères Africains pris en otage et soumis à la maltraitance, aux sévices corporels et à la privation alimentaire.
Ce moment de privation vise également à interpeler l’Etre Humain tout simplement, indépendamment de sa couleur à faire de l’introspection et à méditer profondément sur la dignité et le sens notre humanité, patrimoine universel ;

2. A l’endroit de l’Etat et des pouvoirs publics,
 il invite à organiser formellement en collaboration avec les pays étrangers (occidentaux notamment), ce qu’il convient d’appeler voyages culturels de découvertes physiques temporaires à l’intention des candidats à l’immigration dans le respect d’un certain quota annuel, pour endiguer le drame de nombreuses pertes en vies humaines par le fait de l’aventure sur la Méditerranée. Notre conviction étant que l’on ne aurait mettre fin à la propension à l’immigration (clandestine ou non) qui, jusqu’à preuve du contraire, semble être un besoin naturel de l’espèce humaine depuis la création du monde. De tels voyages de découvertes devraient permettre de constater l’Occident dans toute sa vérité pour certains, pour un jugement raisonnable et mesuré, bien souvent, très différent de l’eldorado rêvé par beaucoup de candidats à l’immigration clandestine, loin des parents et proches, à travers le vaste désert du Sahara et l’inconnue mer Méditerranée au risque de leurs vies.

Ouagadougou, le 1er décembre 2017

Pour la Section nationale du Mouvement 
Fédéraliste Pan-Africain pour la création des 
Etats Africains-Unis en moins d’une génération 
(M.F.P.A/Burkina E.A.U),

Le Président

Idrissa Diarra
E-mail : diarra.idrissa@rocketmail.com 
Site Web : www.etatsafricainsunis.org