Journée mondiale de la liberté de la presse 2018 : Message de Monsieur le Ministre de la Communication et des relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou

En ce jour où le Burkina Faso, à l’instar des autres Etats du monde, commémore la 25è édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse, je voudrais saluer toutes les énergies et les synergies qui permettent aux médias de jouir d’un espace de quiétude pour le plein exercice de leur mission. Cette … Lire la suite

Justice: L’Union de la presse indépendante du Faso dénonce une dérive judiciaire dans l’affaire Lookman Sawadogo

Ceci est un communiqué de presse de L’Union de la presse indépendante du Faso (UNPIF) sur le procès en diffamation intenté par des magistrats contre Lookman Sawadogo directeur de publication du journal Le Soir, et la suspension par le conseil supérieur de la communication (CSC) de l’émission Biibénooré de la radio Optima.
L’Union de la presse indépendante du Faso (UNPIF) a tenu une réunion ce mardi 25 juillet 2017 autour de son processus de mise en place et des questions relatives à la profession notamment le procès en diffamation intenté par les 6 hauts magistrats membres de la commission d’enquête du CSM contre le directeur de publication de Le Soir, Lookmann Sawadogo, et la suspension de l’émission "Bibenoore" de Radio Optima.
Sur le premier point, la réunion a décidé de la mise en place d’une commission chargée d’élaborer et de lui proposer une feuille de route pour l’opérationnalisation de l’UNPIF dans les meilleurs délais. André Eugène ILBOUDO a été chargé de coordonner ladite commission.
L’UNPIF conformément à son premier communiqué en date du 5 juillet 2017, réaffirme son soutien intransigeant au journaliste Lookmann Sawadogo dans cette épreuve inique d’acharnement, d’intimidation et de persécution.
Les incohérences de la procédure, la disproportion entre la qualité des plaignants (6 hauts magistrats contre un journaliste) ainsi que la distorsion notoire de la procédure utilisée (code pénal au lieu de la loi sur la presse) ; indiquent clairement la volonté d’abattre la cible désignée en la personne du journaliste Lookmann Sawadogo. Le procès ainsi engagé vient en contradiction flagrante de la longue lutte engagée par les organisations de défense de la liberté de presse et d’opinion qui a abouti au vote des lois sur la presse au Burkina Faso. Le fait est d’autant plus inique que ceux-là même qui accusent sont d’une part des praticiens aguerris en matière d’application des lois de notre pays et d’autre part dans une situation manifeste de conflits d’intérêts puisque l’un d’eux est chargé de la défense des intérêts d’un média important de la place.
Par ailleurs, l’UNPIF constate que dans le fond comme dans la forme, le journaliste a exercé dans un cadre réglementaire puisque la publication en ligne Lesoir.bf est une page officielle du journal Le Soir et que l’écrit incriminé respecte en tous points les règles en la matière.
En ce qui concerne le cas de Radio Optima avec la suspension par le CSC de son émission Biibénooré, l’UNPIF marque son étonnement sur l’attitude du CSC qui non seulement s’érige en instance de répression et non de régulation mais en plus viole ses propres textes en matière de prise de décisions. En effet, il nous parait anachronique qu’un organe de promotion de la liberté de la presse s’auto-saisisse pour réprimer alors que les personnes susceptibles de se sentir brimées ne se plaignent pas. Par ailleurs, l’UNPIF note avec stupéfaction le fait que la décision de suspension n’a pas été prise par le collège des Conseillers comme cela devrait l’être. Cette procédure est un précédent extrêmement grave qui interpelle tous les défenseurs de la liberté de presse.
Vu tout ce qui précède, l’UNPIF et les signataires du présent communiqué :
- Déplorent vivement la procédure telle qu’engagée par les membres de la Commission d’enquêtes du CSM sur les cas de corruption dans la magistrature contre le journaliste Lookmann Sawadogo ;
- Lancent un appel à tous les journalistes, aux citoyens et aux démocrates à apporter leur soutien aux journalistes menacés et intimidés dans l’exercice de leur profession où qu’ils se trouvent ;
- Réaffirment leur soutien au journaliste Lookmann Sawadogo dont le cas apparait comme une tentative de museler les médias au regard du fait qu’en plus de ses fonctions au journal Le soir, il anime l’émission de débats « Presse Echos » de la télévision privée BF1 ;
- Appellent les acteurs du système judiciaire au Burkina Faso à se mettre à la hauteur des enjeux ;
- Dénoncent la suspension abusive de l’émission « Biibenoore » de la Radio Optima.
La réunion a décidé de l’ouverture de la signature du présent communiqué aux organes et associations des médias qui le souhaiteraient.
Fait à Ouagadougou le 25 juillet 2017
Ont signé :
- Association des médias communautaires (AMC) :
André Eugène ILBOUDO
- Association des éditeurs et promoteurs des journaux en langues nationales (AEPJLN) :
Evariste ZONGO
- Médias Foundation for West Africa :
Youssef OUEDRAOGO / Représentant au Burkina Faso
- Le Quotidien :
Souleymane TRAORE
- L’Œil du Faso :
Adama GUEBRE
- Burkina Hebdo :
Juvénal SOME
- Notre voix :
Issouf SIDIBE
- Le Soleil :
Roger SAWADOGO
- Radio Horizon FM :
Salif GUIGMA
- Radio Optima :
Ambroise TAPSOBA
- L’Opinion :
Issaka LINGANI
- Le soir :
Thierry NABYOURE
- Le réveil du Faso :
Boubacar OUATTARA
- NetAfrique.net :
Antoine DABILGOU
- Faso Actu :
Daouda SA
- Kaceto.net :
Joachim VOUKOUMA
- Intégration :
Abdallah KABORE
- Télévision BF1 :
Issoufou SARE
- Fémina FM :
Eveline SALEMBERE
- Tiligré FM :
Fabrice TAPSOBA
- Le Dossier :
Adama OUEDRAOGO
- Radio Solidarité :
Abdoul Karim OUEDRAOGO
- Radio Manegnoogo :
Emmanuel BAMOGO

 

Journée mondiale de liberté de la presse : Message du Ministre de la Communication




Ce jour, 3 mai 2017, le monde de la presse, la communauté des médias commémore la journée mondiale de la liberté de la presse. Au Burkina Faso, la grande famille de la presse et de la communication a choisi de marquer cette journée par une réflexion autour du thème « Défis sécuritaires au Burkina Faso : rôle et responsabilité des médias ! », dans une communion avec la communauté des Nations Unies qui a proposé le thème : « Des esprits critiques pour des temps critiques : le rôle des médias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives ».
Chers Consœurs,
Chers confrères,

L’Assemblée générale des Nations unies a voulu, depuis 1993, que le 3 mai soit une journée d’évaluation, de défense de la liberté de la presse, un cadre d’alerte de l’opinion publique et surtout d’interpellation des États quant au respect de leurs engagements envers la liberté de la presse.
Cette année, vous n’avez pas dérogé à la tradition en convoquant le débat au sein des professionnels des médias sur les problèmes qui touchent la liberté de la presse, l’éthique et la déontologie professionnelle.
Vous avez choisi de porter la réflexion sur le rôle et la responsabilité des médias face aux questions sécuritaires, questions qui troublent la cohésion sociale et la paix au Burkina Faso. Autant qu’elle remet en cause les libertés fondamentales, les droits de l’homme et les pratiques démocratiques, la menace sécuritaire fait partie des facteurs susceptibles de compromettre la liberté et l’indépendance des médias, de façon directe et indirecte. La liberté de presse va de pair avec la sécurité des journalistes et celle des populations.

Les attentes vis-à-vis des médias, dans la lutte contre l’insécurité, sont très fortes. Pour que leurs contribution soit efficiente, ils doivent pouvoir agir librement, de manière indépendante, sans toutefois perdre de vue leur responsabilité sociale.
Cela implique qu’ils agissent à l’abri de toute intimidation et qu’ils évitent de servir de relais pour l’expression de sentiments extrémistes ou d’opinions susceptibles de troubler la paix sociale.
C’est dire combien la thématique s’inscrit dans les préoccupations actuelles de l’ensemble des burkinabè.
Il me plait donc de saluer le choix du thème et le travail des médias qui, malgré des contraintes diverses, contribuent à la sensibilisation de l’opinion nationale sur les comportements citoyens à adopter en cette période délicate. Il s’inscrit en droite ligne des initiatives concertées engagées ici et là pour promouvoir un traitement adéquat de l’information sécuritaire.
Chers Consœurs,
Chers confrères,

Selon le classement mondial de la liberté de la presse, édition 2017, récemment publié par Reporters sans frontières, le Burkina Faso est classé 42e mondiale sur 180 pays, 5e en Afrique et 1er en Afrique francophone, confortant son positionnement de 2016, malgré une situation sécuritaire généralement défavorable à nos frontière et dans le monde.
Cependant, ce rang ne doit pas occulter la nécessité constante d’être attentif à toutes les atteintes potentielles à la liberté de la presse.
En effet, RSF décrit une évolution générale de la liberté de la presse tributaire d’un climat mondial de peur et de tensions, aggravé d’une velléité croissante des Etats et des intérêts privés à contrôler le contenu des médias. Le nombre de journalistes et de techniciens menacés, emprisonnés ou assassinés dans le monde témoigne de ce climat d’insécurité.
Au Burkina Faso, le gouvernement, comme l’ensemble des acteurs de la société civile restent attachés à la liberté et au pluralisme des médias, élément charnière de la bonne gouvernance. Le valeureux rang que nous saluons tous, à juste titre, est le fruit des engagements tenus par les acteurs des médias, dans leur diversité et par les décideurs à différents niveaux.
A ce titre, permettez-moi de rendre un hommage appuyé aux journalistes, aux organisations professionnelles des médias qui, inlassablement, défendent l’indépendance des médias au prix de leur vie.
Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour, non seulement accompagner cet élan, mais aussi œuvrer au renforcement des capacités structurelles des médias, structurer durablement l’appui à leur développement, afin de garantir cette liberté, d’assurer la quiétude des hommes de médias dans l’exercice de leur profession.
Je formule le vœu que les acquis significatifs en matière de liberté et de consolidation du climat sécuritaire au Burkina Faso se pérennisent, afin que le rôle éminemment important des médias dans l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso soit promu.

Vive la liberté de la presse !
Bonne fête à toutes et à tous !