Affaire Thomas Sankara: une avancée significative.

Thomas Sankara

C’est le résultat d’une longue campagne entamée après la volte-face de la commission des droits de l’homme de l’ONU en 2008 qui avait abandonné l’interpellation du Burkina. Cette campagne a donné lieu à des centaines de réunions publiques et des rassemblements sur la voie publique dans de nombreux pays, à deux pétitions rassemblant respectivement plus … Lire la suite

Affaire Thomas Sankara : le Juge PAQUAUX saisi pour une instruction

Le vice-Président du Tribunal de Grande Instance de Paris(TGI), le juge Cyril Paquaux a été officiellement saisi, dans le cadre de l’instruction, d’une Commission Rogatoire Internationale(CRI) du Burkina Faso, demandant la déclassification des archives françaises associées à la disparition de Thomas Sankara, a rapporté le journal « La lettre du continent ». Le père de la révolution … Lire la suite

Déclassification des documents sur l’assassinat de Thomas Sankara: le réseau international Justice pour Sankara prend acte

Ceci est un communiqué de presse du réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique, suite à la promesse faite par le président français Emmanuel Macron, d’ordonner la déclassification des documents sur l’assassinat de Thomas Sankara.

Lors de sa rencontre avec les étudiants, à Ouagadougou au Burkina Faso, le mardi 28 novembre 2017, le Président Emmanuel Macron a déclaré : « J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, ... couvertes par le secret national soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè ».

Nous prenons acte de cette promesse avec satisfaction. Elle est le résultat d’un long combat qui n’a connu des avancées que parce que Blaise Compaoré, ami de la France, a été chassé du pouvoir après une magnifique et puissante insurrection du peuple uni du Burkina Faso. Elle résulte d’une importante activité déployée au Burkina Faso, mais aussi dans de nombreux autres pays, dont la France pour que justice soit rendue à Thomas Sankara, activité à laquelle notre réseau a contribué de toutes ses forces. Le Président du Burkina Faso est lui-même intervenu en ce sens dans une interview donnée à RFI, TV5 Monde et Le Monde le 5 novembre dernier.

Outre les citoyens qui se sont engagés, la famille Sankara et les avocats, nous tenons à remercier ici tous ceux qui ont contribué à ce que l’Affaire Sankara soit largement couverte par la presse, rendant difficile qu’elle ne tombe dans l’oubli.

M. Macron a déclaré qu’il n’aurait pas donné l’ordre d’attaquer la Libye s’il avait été lui-même Président au moment des évènements. Mais nous aurions aimé qu’il s’excuse aussi pour l’exfiltration du dictateur burkinabè par l’armée française contribuant ainsi à le soustraire à la justice de son pays. Nous rappelons qu’aujourd’hui Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire, est aussi sous le coup d’une demande d’extradition pour son inculpation de l’assassinat de Thomas Sankara.

La promesse du Président français nous aurait rempli de satisfaction et nous aurions certainement crié victoire si elle avait été faite il y a quelques mois. Mais depuis la demande du juge burkinabè d’une commission rogatoire et de la levée du secret défense, nous avons pris l’initiative d’aller à la rencontre de victimes ou de leurs soutiens en butte au secret défense. Nous avons découvert que de telles promesses leur ont déjà été faites sans qu’elles ne soient réellement suivies d’effet. Aucune des déclassifications obtenues dans ces différents dossiers et pourtant très médiatisées par le pouvoir en place n’ont en réalité donné de résultat.

Au contraire, les familles des victimes ou leurs amis, se sont trouvés en butte à toutes sortes de manœuvres, parfois de pressions, voire de menaces, de mensonges. Elles ont confirmé ce que déclarait le juge Trévidic sur le secret défense en 2011, interviewé par Médiapart : « Je n’ai jamais eu connaissance, je dis bien jamais, dans aucun dossier, de la déclassification d’un seul document estampillé « secret défense », et encore moins « très secret défense ». Seuls l’ont été des documents « confidentiel défense », le plus faible degré de classification. ... » (Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/230211/le-juge-trevidic-denonce-le-dispositif-sur-le-secret-defense-nest-pas-constitu?onglet=full ). Voilà suffisamment de quoi rester très prudent.

Emmanuel Macron, l’a reconnu lui-même, il ne serait pas venu au Burkina s’il n’avait pas des réponses claires sur la levée du secret défense. L’aveu, d’une certaine façon, que la pression était devenue trop forte pour fuir la question.

Cette promesse constitue néanmoins une avancée importante sur laquelle nous allons nous appuyer pour progresser dans la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara.

Nous appelons toutes les personnes engagées dans notre campagne et plus largement tous ceux épris de justice, qui souhaitent que la vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons soit connue à rester mobilisés. Nous avons conscience que cette promesse ne sera tenue que si la pression populaire reste forte et permanente.

Le 3 décembre 2017, à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Koudougou, Dori, Dakar, Paris, Berlin, Liège, Las Palmas, Ottawa, Toronto, Turin, Montpellier, Toulouse.
Le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique
Contact : contactjusticepoursankara@gmail.com

Le collectif Dytaniè au président Macron: la France à t’elle quelque chose à se reproché dans l’assassinat de Thomas Sankara ?

Ceci est une déclaration de la Coalition Dytaniè au Président français Emmanuel Macron.

Monsieur le Président, le peuple français a choisi de vous hisser à la magistrature suprême en mai 2017. Six mois après, vous avez décidé de fouler le sol de Ouagadougou, la capitale du pays des « hommes intègres ».

Comment ne pas saluer et remercier tous ceux qui viennent au Burkina Faso pour entendre, voir et surtout témoigner des vertus de notre peuple mais aussi de tout peuple qui décide de prendre son destin en main ? Ici, sur la terre libre du Burkina Faso, le peuple a décidé de ne plus subir son destin, mais de l’assumer et de le chérir à jamais. L’historique insurrection populaire d’Octobre 2014 a constitué pour notre peuple une étape qualitative nouvelle dans sa marche en avant pour la liberté et la dignité.

Monsieur le Président, la France a une histoire commune avec l’Afrique, vieille de plusieurs siècles. Il est temps de solder le passif afin de permettre à nos deux peuples des relations saines et dépassionnées. En effet, de nombreux Africains de l’espace francophone ont le sentiment que des faits historiques comme la colonisation, le néocolonialisme avec son corollaire la françafrique expliquent la condition actuelle de leurs Etats qui est faite de souffrances des peuples au niveau socio-économique et d’une gouvernance politique loin d’être au service des citoyens.

Les relations de nos Etats avec la France ou plus précisément les relations des dirigeants de nos Etats et des dirigeants français ont longtemps permis à des individus de s’éterniser au pouvoir, de faire de la prédation des ressources publiques et la patrimonialisation du pouvoir des modes de gestion de l’Etat. Tout cela, bien souvent avec la bénédiction des réseaux de la françafrique. Cette réalité a constitué et constitue encore un frein à la démocratisation réelle de nos pays. Dire cela n’est pas renier la part de responsabilité des Africains dans la marche de leur histoire.

Mais c’est mettre en lumière une vérité historique qui doit être assumée avec courage, de sorte que l’on ouvre une nouvelle ère des relations entre nos pays et la France. Relations fondées sur le respect mutuel et un partenariat où aucune des parties n’est lésée, voire humiliée.

Voilà pourquoi, au moment où nos peuples élèvent la voix contre les régimes autocratiques au Togo, au Burundi, au Tchad, au Congo Brazzaville, en République démocratique du Congo, au Cameroun, au Gabon, à Djibouti, … il est du devoir de ceux qui, comme la France, prétendent être nos alliés historiques, de se démarquer de ces régimes qui ont fini de prouver qu’ils ne sont pas là pour le bien-être des peuples. Nous voulons la fin du paternalisme qui étouffe les efforts de certains peuples pour se débarrasser des dictatures.

Monsieur le Président, la lutte contre l’impunité a constitué un des moteurs de l’insurrection populaire d’Octobre 2014 au Burkina Faso. Trois ans après cette victoire du peuple sur la dictature Compaoré, le peuple attend que justice lui soit rendue. A ce sujet, il est urgent que l’on se parle un langage de vérité, car de cela dépend l’harmonie de nos relations futures. Nous pensons ici à certains dossiers de justice parmi tant d’autres et dont le traitement est cher à notre peuple. Un des dossiers judiciaires qui constitue une tâche dans les relations entre le Burkina Faso et la France est le dossier Thomas Sankara.

Des informations collectées, il ressort des faisceaux d’indices sur une probable responsabilité de la France dans l’assassinat du Président Thomas Sankara. Pour lever tout doute, le juge en charge du dossier a demandé une commission rogatoire à la justice française et l’ouverture des archives sur la période Sankara. Le temps passe et la France se mure dans un silence assourdissant.

Devons-nous comprendre que la France « si belle et si propre », pays des droits de l’Homme, a quelque chose à se reprocher dans cet horrible assassinat ? Une fois de plus, le peuple burkinabè s’impatiente de voir une franche collaboration des autorités politiques et judiciaires françaises pour permettre d’élucider l’un des crimes politiques les plus effroyables du siècle passé. Monsieur le Président, à l’instar de la Belgique sur le dossier Lumumba, il est nécessaire que la France ouvre enfin ses archives sur celui de Thomas Sankara ; afin que la vérité et la justice triomphent pour les générations présentes et futures. Cette France là n’en sortira que grandie, l’amitié et le partenariat s’accommodant mal de la suspicion.

Monsieur le Président, ce sentiment que la France constitue un frein à la justice est le même qui nous anime en ce qui concerne Monsieur François Compaoré. En tant que suspect sérieux dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, nous avons été tristes de constater que François Compaoré pouvait aller et venir en toute quiétude sur le territoire français. Il trouve d’ailleurs encore gîte et couvert en France.

 Il n’était aucunement inquiété jusqu’à une période très récente où il fut mis aux arrêts par la police des frontières françaises avant d’être remis en liberté conditionnelle. L’extradition de monsieur François COMPAORE est pour nous une composante nécessaire à la bonne marche des relations franco-burkinabè.

Nul n’ignore que pendant les évènements d’Octobre 2014, c’est l’armée française qui a exfiltré Blaise Compaoré et son frère cadet François Compaoré alors qu’ils avaient des comptes à rendre aux Burkinabè après 27 ans de gestion du pouvoir ponctuée par des crimes économiques et de sang. Les démocrates burkinabè souhaitent qu’il soit remis aux autorités judiciaires burkinabè afin qu’il puisse aider à élucider le dossier de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune.

Toute manœuvre tendant à empêcher le triomphe de la vérité et la justice sur les dossiers sus-cités ne sera purement et simplement qu’une caution à l’impunité et l’histoire s’en rappellera.

Monsieur le président, vous avez un rôle historique à jouer ici. Un rôle qui est décisif et qui mettra les relations franco-burkinabè sur de possibles nouveaux rails.

Monsieur le Président, à propos de notre monnaie, le Franc CFA, vous savez bien qu’il est le legs d’une histoire coloniale. Elle a survécu à la décolonisation et même à la création d’une monnaie unique européenne. Aujourd’hui, une bonne partie des réserves des États africains de l’espace CFA est déposée dans la Banque de France. Vous avez des compatriotes dans les conseils d’administration de nos deux banques centrales. Monsieur le Président, cette situation soulève toute l’incongruité du discours politique qui veut sonner la fin de la françafrique. La monnaie étant un signe d’indépendance, nous souhaitons enfin assumer notre indépendance. À quand la fin de cette domination monétaire ?

Monsieur le Président, la présence militaire française s’est renforcée ces dernières années avec la montée de l’extrémisme violent dans certaines régions du continent dont le sahel burkinabè. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, votre pays appuie les forces de défense et de sécurité burkinabè dans le cadre de la mise en place du G5 sahel. Nous sommes conscients que le terrorisme et le crime organisé constituent des menaces réelles pour nos Etats déjà fragiles. Ils constituent aussi une menace pour la paix internationale.

Voilà pourquoi, toute aide d’où qu’elle vienne, tant qu’elle est dépouillée de toute intention néo impérialiste est la bienvenue. Mais au-delà des efforts déployés pour la mise en place du G5 sahel, censé freiner la montée en puissance du terrorisme dans le sahel, ce G5 sahel en lui-même suscite des interrogations légitimes au niveau des opinions publiques dans nos pays ; et ces interrogations méritent d’être clarifiées. Cela d’autant plus que les instances régionales comme la CEDEAO étaient à pied d’œuvre pour travailler à endiguer le phénomène du terrorisme. Le G5 sahel, en ne tenant pas compte de l’ensemble des pays de la CEDEAO, ne fragilise-t-il pas les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme ?

Les dynamiques continentales et régionales en cours en vue de consolider les Etats particuliers de la sous-région ne sont-elles pas là face à une concurrence qui risque de faire piétiner davantage l’intégration régionale, gage d’une paix durable dans la région ? Ces questions doivent être résolues et la dynamique du G5 sahel doit en tenir compte afin de ne pas constituer une solution éphémère pour les Etats du sahel et pour la sous-région ouest-africaine en général.

Monsieur le président, vu de l’Afrique et plus particulièrement de l’Afrique francophone, votre élection apparait comme le signe d’une nouvelle ère politique dans la vie du peuple français. Nous osons espérer que votre passage à la tête de la France marquera aussi une nouvelle étape dans la politique française vis-à-vis de l’Afrique en général et du Burkina Faso en particulier.

Vive l’amitié entre les peuples !

Gloire éternelle aux peuples en lutte pour leur dignité !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Pour la Coalition

Le Balai Citoyen, le Repère, la Génération Cheikh Anta Diop, la Génération Joseph Ki-Zerbo, Cadre deux Heures pour nous, deux Heure pour Kamita, le Mouvement des Sans Voix Burkina, la Ligue panafricaniste.

Coup d’Etat du 15 octobre 1987: Un témoin parle, le nom de Gilbert Diendéré ressurgit

Interrogé par nos confrères du Courrier_confidentiel, un des militaires du Centre National d’Entraînement de Pô CNEC à l’époque s’est exprimé sur ce qui s’est passé. Un extrait: CC: Avant les coups de feu qui ont éliminé SANKARA et ses compagnons, il y a eu, semble t-il, un tir assourdissant dont l’objectif était de tromper la … Lire la suite

Thomas SANKARA: Les sociétés civiles française et burkinabè appellent la France à « lever maintenant le secret-défense »

A l’occasion de la commémoration de l’assassinat du président du Burkina Faso, des représentants de la société civile française et burkinabè appellent les autorités françaises à ne plus faire entrave à la justice. Trente ans après Sankara, la France doit poser des actes Il y a trente ans, le 15 octobre 1987, le président du … Lire la suite

Le Président KABORE rassure sur la tenue du procès sur l’assassinat de Thomas SANKARA

Le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a assuré, vendredi à Dakar, que la justice brukinabè a pris toutes les dispositions pour la tenue du procès sur l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara.   ‘’Je peux vous assurer que la justice prend l’ensemble des dispositions pour aboutir à ce jugement. Ça ne saurait … Lire la suite

Mémorial Thomas SANKARA: Déjà un milliard de francs cfa mobilisés

Hier 11 octobre 2017, a eu lieu la Conférence de presse du Comité International Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) pour dresser un bilan à mi-parcours de la cotisation.  MÉMORIAL THOMAS SANKARA… DEJA 1 023 195 527 francs cfa contribué, les héritiers assument LEUR HISTOIRE. Sankara disait  » Tout ce qui est imaginable par l’homme est realisable par … Lire la suite

Burkina : Début des souscriptions pour le mémorial Thomas Sankara

Le lancement officiel des souscriptions pour la construction du mémorial Thomas- Sankara est intervenu dans la soirée du lundi 2 octobre 2017, au stade Issouf-Joseph-Conombo, à Ouagadougou.  La cérémonie a été placée sous le parrainage du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, de l’ancien chef du Ghana, Jerry John Rawlings et du cinéaste éthiopien … Lire la suite

Burkina: « Ce que Mariam Sankara nous a dit après la chute de Blaise COMPAORE »

Dans une interview qu’elle a accordé à nos confrères du Courrier Confidentiel, Mariam SANKARA, l’ex-épouse de Thomas SANKARA, est revenue sur ce qui s’est passé relativement avec l’ami d’alors du héros de la révolution, Blaise Compaoré. Courrier confidentiel : La chute de Blaise Compaore rappelle désagréablement le coup d’Etat du 15 octobre 1987. Où étiez-vous au … Lire la suite