Donald Trump reçoit mardi en Floride le Premier ministre japonais Shinzo Abe pour parler d'un troisième homme: le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, que le président américain doit rencontrer dans quelques semaines lors d'un sommet historique.
Rencontres bilatérales, dîner avec leurs épouses, conférence de presse commune: le président américain et le Premier ministre japonais se retrouvent, sur deux jours, dans la luxueuse villa de Mar-a-Lago du magnat de l'immobilier.
"Je suis en Floride, impatient de retrouver le Premier ministre Abe. Nous travaillons sur les échanges et la sécurité militaire", a tweeté M. Trump.
Si la Maison Blanche insiste sur les "excellentes relations" et "l'alchimie" entre les deux hommes grands amateurs de golf, le tête-à-tête au soleil pourrait s'avérer délicat.
Le Japon a été pris de court par l'annonce - spectaculaire - de la rencontre prochaine entre le 45e président des Etats-Unis et Kim Jong Un.
Et les initiatives de la Maison Blanche sur le commerce ont du mal à passer à Tokyo.
Après la décision de mettre en place des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium, M. Trump a accepté des exemptions pour les principaux alliés des Etats-Unis... à l'exception du Japon.
Pour Abe, qui avait fait dès le début le pari d'une forme de complicité avec ce président atypique qu'il fut le premier à aller saluer dans la Trump Tower après son élection, la pilule est amère.
Il devrait s'employer à souligner la nécessité d'unité, de front commun Japon-Etats-Unis-UE pour contrer les pratiques jugées déloyales de Pékin.
Peu avant la rencontre, la Maison Blanche a par ailleurs jeté un froid sur la possibilité que les Etats-Unis rejoignent le nouvel accord de libre-échange transpacifique alors que M. Trump s'était retiré du traité initial (TPP) à son arrivée au pouvoir.
"Il y a des discussions mais rien de concret, il est beaucoup trop tôt pour se prononcer", a lancé Larry Kudlow, conseiller économique de M. Trump, réaffirmant la conviction de ce dernier que des "accords bilatéraux" étaient préférables à des accords multilatéraux.
Ce deuxième tête-à-tête en Floride intervient au moment où les deux hommes, à la cote de popularité en berne, sont en difficultés dans leurs pays respectifs.
AFP