L’opposante rwandaise Victoire Ingabire restera en détention provisoire. C’est la décision rendue par le tribunal de première instance de Kicukiro, ce lundi 21 juillet 2025. Les juges estiment qu’elle présente un risque de fuite avant son procès.
Arrêtée à son domicile de Kigali le 19 juin 2025, Victoire Ingabire est poursuivie pour plusieurs chefs d’accusation. Elle est notamment soupçonnée d’avoir diffusé de fausses informations et de la propagande visant à nuire à l’image du gouvernement rwandais. Elle est également accusée d’association de malfaiteurs.
Selon les autorités, sa libération pourrait compromettre la procédure. Le tribunal a donc décidé de la maintenir en détention, en attendant l’ouverture du procès. Cette décision s’inscrit dans un contexte tendu, où plusieurs figures de l’opposition sont ciblées par la justice rwandaise.
Victoire Ingabire : une opposante politique au parcours marqué par la prison
Ce n’est pas la première fois qu‘elle fait face à la justice. En 2010, elle avait tenté de se présenter à l’élection présidentielle. Accusée alors de complot contre l’État et de négation du génocide, elle a été condamnée en 2012 à 15 ans de prison. Elle a finalement été libérée en 2018 grâce à une grâce présidentielle.
Malgré sa libération, Victoire Ingabire n’a jamais retrouvé tous ses droits civiques. En mars 2024, une demande d’effacement de casier judiciaire a été rejetée par un tribunal de Kigali. Ce rejet l’a empêchée de participer à la présidentielle prévue en juillet 2024.
Victoire Ingabire : une affaire qui relance le débat sur la liberté politique
Le maintien en détention de Victoire Ingabire suscite de vives réactions, notamment au sein des organisations de défense des droits humains. Ces dernières dénoncent une justice instrumentalisée pour écarter les voix dissidentes. Elles rappellent que son parti politique n’est toujours pas reconnu légalement, malgré ses démarches répétées.
Le cas de Victoire Ingabire rappelle d’autres opposants en Afrique qui ont connu la prison avant des élections. Cette situation relance le débat sur la démocratie, la justice et la liberté d’expression au Rwanda, à quelques mois de l’après-élection présidentielle.