Le président de l'assemblée national et le président Roch décidément ne parle plu le même langage. En effet Salif Diallo a saisi l'occasion de la présentation du document de programmation budgétaire économique pluri annuel 2017-2019, par la ministre de l'économie et des finances à l'hémicycle pour assener ses vérités.
le président de l’assemblée nationale a exprimé son inquiétude après l’exposé du ministre de l’économie et du développement sur la programmation pluri annuelle. « Vous dites dans votre exposé qu’on envisage utiliser 60% des ressources propres pour atteindre un taux de croissance de 8%. Objectivement, quand on regarde notre pays, et quand on considère les ressources propres (budgétaires) de notre pays- vous avez dit ici lors de l’adoption de la loi rectificative des finances que 94% des ressources budgétaires servent à gérer l’Etat (salaires, fonctionnement de l’Etat). Il reste 6% est ce que 6% des ressources propres peuvent influer un développement pour atteindre 8% de taux de croissance. C’est une question de fonds ».
Pour lui, les populations n’ont que faire des différents programmes bien ficelés et présentés à la représentation nationale et qui ne changent pas consubstantiellement leur vie. En plus, les taux de croissance annoncés et exhibés ne sont pas ressentis par les populations. « Aujourd’hui quand on dit que le taux de croissance est à 7,8%, cela ne dit rien au paysan de Logobou (Ndlr. département situé dans la province de la Tapoa dans la région de l’Est) quand il n’a pas de routes, d’écoles ; mais votre taux de croissance ne signifie absolument rien ».
Mieux, Salifou Diallo demande au gouvernement d’apporter le Programme national de développement économique et social (PNDES), référentiel de développement pour les prochaines années, pour que les députés le dissèquent programme après programme, secteur après secteur, année après année. Une manière de vérifier ce qui sera fait concrètement ; par exemple si la route qui va de Logobou à Bobo Dioulasso pour exporter le coton ou le bétail sera réalisée.
Un exemple concret de ce qui peut booster le développement du pays, mais reste délaissé, le chemin de fer. « Depuis 1960, on n’a qu’un seul chemin de fer, là aussi réalisé à moitié par le colon. On a lancé la bataille du rail sous la révolution, jusqu’à Kaya, et malheureusement elle a été interrompue. Nous ne faisons plus d’efforts pour mobiliser le peuple, continuer cette bataille et arriver à Tambao et exporter et le manganèse et le bétail. Nous sommes là et dépendants d’opérateurs économiques hypothétiques qui chaque année promettent d’exploiter Tambao et les rails, après eux-mêmes sont pris dans des nasses bizarres on ne les voit pas venir, sauf à l’aéroport de Ouaga pour repartir », a-t-il regretté.