Sécurité: A quoi joue la gendarmerie nationale ?

Le jeudi 15 novembre 2018, Radio Liberté révélait sur ses ondes et sur sa page Facebook, que des élèves de l’école nationale de la garde de sécurité pénitentiaire (ENGSP) qui se rendaient à l’école auraient eu maille à partir avec des éléments de la gendarmerie nationale.

La radio notifiait avoir recueillis des témoignages qui laissent croire que les élèves GSP en question ont été battus par des gendarmes.

Des bastonnades qui ont fait sept blessés dans les rangs des élèves. Des blessés qu’un reporter de la radio a du reste pu apercevoir au CMA de Kossodo dans une ambulance.

Ainsi, on s’attendait à ce que les différentes hiérarchies après une enquête, situent les responsabilités sur ces pratiques aux antipodes d’un Etat de droit.

Mais à la suite de ces informations, la direction de la communication et des relations publiques de la gendarmerie nationale, s’est fendu d’un communiqué en date du 16 novembre, dans lequel il ressort effectivement que des gendarmes sont déployés à la prison de haute sécurité qui occupe le même périmètre que l’école de la GSP, pour sécuriser les lieux.

Il y est indiqué également que dans la matinée du 15 novembre dernier, un élève GSP a forcé un barrage de contrôle et a été interpellé.

Et le communiqué de conclure, je cite, « les écrits et les images diffusés sur les réseaux sociaux et autres médias n’ont aucun rapport avec cet évènement.

La gendarmerie invite la population à se référer à ses structures pour avoir la juste information », fin de citation.

Alors que Radio Liberté, s’apprêtait à dévoiler d’autres informations prouvant que les élèves GSP blessés ont été bastonnés par des gendarmes, c’est un communiqué du service de la communication et des relations publiques de la direction générale de l’ENGSP, qui confirme que des élèves GSP ont été pris à partie par un piquet d’intervention de la gendarmerie nationale, dont six ont subi des sévices corporels.


Finalement, à quoi joue la gendarmerie nationale ?

Comment la hiérarchie de cette institution peut opter délibérément de voiler des faits qu’on ne peut d’ailleurs cacher ? Travaille t-elle ainsi à couvrir des actes ignobles posés par des éléments indélicats ? Quels exemples cette hiérarchie donne t-elle aux subalternes ? 

A notre avis, le contexte actuel où les forces de défense et de sécurité sont confrontées à d’énormes défis sécuritaires au prix de leur vie, ne se prête à aucun zèle de la part d’éléments de la gendarmerie nationale.


Cette institution comme toutes les autres composantes des forces de défense et de sécurité doit cultiver en son sein un esprit républicain ; esprit qui est incompatible avec des pratiques telles que les bastonnades que l’on croyait à jamais révolues dans notre pays.

Et le comble est atteint lorsque l’état-major de la gendarmerie elle-même tente de couvrir des dérives qui sont pourtant susceptibles de porter un coup à l’esprit de fraternité d’armes sensé habité tous les hommes de tenue.

Et en ces temps de lutte contre le terrorisme, l’on est en droit de s’attendre à mieux de la part des premiers responsables de ce corps.

C’est à croire que certains responsables militaires tardent à comprendre l’ampleur du danger qui pèse sur notre pays.

Radio Liberté/Ouaga

Burkina : 6 GSP roués de coups par des gendarmes ( DG-ENGSP)

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