Un responsable du groupe jihadiste malien Ansar Dine a affirmé samedi à l’AFP à Bamako que les deux Australiens enlevés la veille au Burkina Faso étaient aux mains de jihadistes appartenant à "l’Emirat du Sahara", lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Quatre combattants de l’Emirat du Sahara ont entre leurs mains deux Australiens, une femme et un homme. Les deux +croisés+ sont vivants et nous allons bientôt donner des détails", a déclaré ce responsable d’Ansar Dine, Hamadou Ag Khallini, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP.
D’après des spécialistes, l’Emirat du Sahara est le nom d’une branche d’Aqmi opérant dans le nord du Mali.
Interrogé sur l’identité précise des ravisseurs, Hamadou Ag Khallini a répondu que les otages étaient "entre les mains d’Aqmi" qui, a-t-il également soutenu, a "mené une opération réussie" contre un hôtel" vendredi à Ouagadougou.
"C’est l’oeuvre des mêmes Moudjahidine. La lutte contre les croisés va continuer dans d’autres pays ennemis de l’Islam", a-t-il ajouté avant d’interrompre la communication.
Samedi également, une source diplomatique européenne a indiqué avoir reçu des renseignements sur l’enlèvement, la veille, d’un couple d’Occidentaux "sur le territoire du Burkina Faso", sans se prononcer dans l’immédiat sur leur nationalité.
"D’après nos informations, l’objectif des ravisseurs est de conduire les otages vers le Mali", a-t-elle ajouté, sans plus de détails.
D’après une source au sein du renseignement burkinabè jointe par le journaliste de l’AFP depuis Bamako, les Australiens enlevés sont octogénaires et originaires de Perth (sud-ouest de l’Australie). Ils sont établis depuis 1972 à Djibo, dans la région burkinabè de Sahel (nord), de même source.
Selon les autorités burkinabè, le couple a été kidnappé à Baraboulé, dans cette région du Burkina Faso frontalier du Niger et du Mali.
Ansar Dine, dirigé par l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, est un des groupes jihadistes ayant contrôlé le nord du Mali de fin mars-début avril 2012 jusqu’au déclenchement, en janvier 2013 d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis début 2015 vers le centre, puis le sud du Mali.
aouaga.com
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