Droit de réponse à Mon Excellentissime Confrère Yves KINDA, Docteur en Droit, Avocat.
Mon Cher Confrère,
Il fallait juste exposer votre argumentaire sans remettre en cause ma probité et mon honnêteté intellectuelle. Laissez cette sale besogne aux internautes de mauvais augure ! C’est une erreur gravissime, néanmoins réparable, compte tenu de l’excellence de nos relations amicales et confraternelle mais dans une fermeté et une franchise inaltérables.
Pour la seconde fois consécutive je me vois dans l’obligation de répondre, par voie de presse interposée, à un Confrère. C’est sans doute un échec de la confraternité.... et j’ai beaucoup hésité à répondre à mon Confrère qui n’a eu que presque quelques (4) années d’âge au barreau de paris qu’il a d’ailleurs dû brutalement quitter pour la fonction publique burkinabè, choix que je respecte au plus haut degré, tellement j’en serai incapable.
La première fois que j’ai été confronté à ce problème de confraternité par voie de presse fut celle de ma réponse à mon Excellent Confrère Guy Hervé KAM qui s’était fourvoyé sans doute involontairement sur la participation de la diaspora à la vie politique burkinabè. L’histoire de la vie politique burkinabè m’a entièrement donné raison puisqu’à la date de ce jour, la diaspora burkinabè a toujours été tenue à l’écart de la vie politique de notre pays alors que notre apport aux débats socio-politique, financier et intellectuel est gigantesque et ce, contrairement aux dispositions de l’article 12 de la Constitution du 3 juin 1991 qui stipule que « tous les burkinabè sans distinction aucune ont le droit de participer à la gestion des affaires de l’État et de la société et à ce titre, ils sont électeurs et éligibles.... »
On se demande même si la diaspora burkinabè sera présente aux prochaines élections présidentielles et législatives ?
Au lieu de mener ce combat, c’est plutôt un combat d’arrière-garde que mène un des nôtres pourtant assis au Mpp.
En effet, j’avais espéré qu’au regard de l’implication énorme de mon Confrère et Ami avec Grand « A », Me Yves KINDA dans la campagne politique agressive du Mpp à Paris, cette bataille victorieuse ferait de lui, notre Ministre des Burkinabè de l’étranger même si je n’ai rien contre le titulaire du portefeuille actuel.
Cependant, lorsque j’ai appris par des parisiens, sa base électorale de prédilection, que son émargement au budget de la fonction publique burkinabè, notamment au poste de celui qui doit s’occuper de l’assurance-maladie des Burkinabè et que certains caciques du Mpp (dont je tairai volontairement les noms, tranquillos) ont trouvé que mon ami et Confrère n’était qu’un arrogant et un imposteur, j’ai trouvé que ce jugement était très sévère à son encontre
J’avais donc de la compassion pour lui, d’autant qu’il a abandonné femme et enfant à Paris pour aller se consacrer à la vie politique burkinabè, ce dont j’en serai incapable et pour lequel je suis admiratif de mon Confrère KINDA.
Mais cette admiration fut de courte durée pour plusieurs raisons dont les plus importantes sont :
D’une part, au-delà de son argumentaire qui ne constitue en réalité qu’une relativisation des arguments inaliénables et « inaltérables » que j’avais développés sur le sujet de l’impossibilité d’extradition par les juridictions françaises au Burkina Faso de notre frère burkinabè, Monsieur Paul François COMPAORE et, d’autre part, surtout, au-delà de la saine critique, le déni d’honnêteté intellectuelle dont Yves KINDA m’a gratifié en dépit de son amitié et de sa confraternité sont inadmissibles.
Cela m’a conforté dans mon idée que j’avais bien fait de refuser d’adhérer à la section Mpp de paris, lorsque le même Yves KINDA, actuellement omis du Barreau de paris (et qui continue néanmoins, par abus d’écriture d’arborer fièrement cette appartenance au Barreau de Paris dans un écrit public) me le proposait avec ses amis Mpp de Paris.
C’est le lieu de préciser que lorsqu’on émarge au budget de l’État burkinabè, de quelque sorte, on ne doit plus se prévaloir de la qualité d’appartenance à un barreau bien que l’on demeure Avocat et Maître. Sur ce plan, notre Bâtonnier burkinabè doit se montrer intransigeant avec les avocats burkinabè qui cumulent l’exercice de la profession avec des postes payés par la fonction publique burkinabè ou autres dérivés d’ONG et institutions para étatiques. Les avocats ne doivent pas prendre la place des autres dans la fonction publique ou dans les institutions para étatiques en cumul avec l’exercice de leur profession d’avocat, parce que ces places sont chères....pour nos compatriotes. Cela est formellement prohibé afin de garantir l’indépendance de notre profession. Dès la prise d’une autre fonction, l’Avocat doit se faire omettre de son barreau. C’est une règle fondamentale !
C’est le lieu de rappeler que l’exercice de la profession d’avocat est incompatible avec toutes autres professions, sauf celle d’enseigner.
Je comprends donc parfaitement que mon ami et Confrère, devenu fonctionnaire de l’État Mpp se croit obligé de rétorquer (en les relativisant simplement) aux arguments juridiques pertinents, dirimants et infranchissables précédemment exposés concernant l’impossibilité absolue (je persiste donc et je signe) d’extrader Monsieur Paul François COMPAORE vers le Burkina Faso, fut-il son pays d’origine.
Un adage moaga nous enseigne que « la bouche ne peut pas manger et déblatérer ensuite le mal, sinon, c’est l’anus qui vaut mieux que cette bouche ».
Mon Cher Ami le Kôrô Yamyélé ne me dira pas le contraire. Dont Acte. Félicitations au passage à ce vrai Ami (Invisible pour le moment), décoré unanimement de l’ordre de Commandeur dans l’ordre national et international du mérite avec agrafe « internaute bienveillant ». Cette décoration est une invite à la persévérance dans la droiture et l’honnêteté intellectuelle même sur les fora.
Mon Cher Confrère et Ami Yves, même si tu « manges » « grassement » au Mpp, il convient de conserver un minimum d’intégrité et de dignité sinon, la faim peut finir mais pas la honte.
Pour en venir à ton argumentaire, sa publication ne fait que reprendre, comme chacun le constatera mon argumentaire pour, finalement, créer une confusion regrettable en se contentant de relativiser cette argumentation puisque ta conclusion consiste à faire dépendre la décision d’extradition des juridictions françaises à la nature de la qualité des relations diplomatiques entre la France et le Burkina Faso.
Que nenni ! Les juridictions françaises ne s’embarrasseront certainement pas de ces relations diplomatiques pour asseoir leur décision de refus d’extrader M. Paul François COMPAORE et tu le verras de ton vivant….
Et comme désormais, il faut faire dans le subjectivisme, constatons simplement que, d’une part, la « vandalisassion » émotionnelle et épidermique du domicile personnel de Monsieur Paul François COMPAORE par ton « vulgum pecus » et, d’autre part, l’exfiltration de ce que tu as appelé peu gentiment et de manière partisane le « petit Président » et j’ajoute du Grand Président par l’armée française m’obligent à croire dur comme fer que leur vie respective était en danger de mort immédiate, toutes choses concourant aux bonnes relations entre nos deux pays.
Vous ne pouvez donc pas affirmer qu’en « matière de risque d’exécution », il vous semble que le « Burkina est d’ailleurs à des années lumières de la pratique constatée aux Etats-Unis…. ». C’est pire au Burkina ! on vous brûle vif sans jugement même à l’occasion d’un simple accident de la circulation même si vous avez raison. Imaginez-vous encore un tant soit peu que notre Confrère Maître Gilbert Ouédraogo et sa famille se trouvassent à l’intérieur de leurs maisons respectives qui ont brûlé. Et d’ailleurs, notre Confrère et mon Ami de trente ans Gilbert Noël OUEDRAOGO et sa famille ne sont pas les seuls à avoir eu leurs maisons incendiés par des commanditaires de je ne sais quel parti, gavant de "Thramazol" certains jeunes éberlués qui ont accompli de sales besognes au nom d’un idéal insurrectionnel…. C’est connu et reconnu, Cher Confrère, ces menaces par voie de presse interposée entre le Cdp et le Mpp avant le passage à l’acte incendiaire des maisons. Sans me mêler de ces luttes fratricides absurdes de fous furieux haineux et, afin de couper court à toute polémique stérile entre deux Confrères amis, contrairement à tes arguties de jeune confrère, "La Cour européenne des droits de l’homme, a une jurisprudence très innovante en matière d’extradition. Elle refuse d’extrader un individu sous la juridiction d’un État membre, si celui-ci est condamnable à la peine de mort dans son pays d’origine. Elle le justifie en déclarant que les conditions entourant la peine de mort (« syndrome du couloir de la mort », angoisse, délai d’attente…) constituent un traitement inhumain et dégradant (La Cour opérant des degrés dans la qualification des faits), ce qui est contraire à l’article 3 de la Convention Européenne des droits de l’homme. (Arrêt Soering c/ Royaume-Uni, 7 juillet 1989). Depuis, la jurisprudence a évolué et la peine de mort est de plus en plus autonomisée. Elle devient un acte de torture en soi, que la Cour peut directement condamner. Grâce à la CEDH, on opère une « protection par ricochet » des étrangers contre les mesures de leur pays d’origine. Le refus d’extrader par un pays n’appliquant pas la peine de mort vers un pays l’appliquant est un des six principes inaltérables gérant toutes les demandes d’extradition (source : site officiel d’Interpol)".
Ta référence à un référendum qui abolirait la peine de mort n’est pas d’actualité et tu le sais bien. Il en est de même de ma participation à la commission constitutionnelle.
En attendant, la peine de mort fait partie de notre arsenal malgré les moratoires cités par mon Confrère. Qui est donc, de nous deux, (dans cette querelle byzantine juridique d’Avocats que tu m’imposes), plus honnête, intellectuellement que l’autre, indépendamment des "frasques sexuelles" sur fond de mensonges éhontés, outre les escapades nocturnes burkinabè des uns et des autres ? Les mossis disent que « le secret ou la parole est dans le ventre et la maison est bien gardée ». « Gom bé Puug, in bé neere ».
Mais si vous voulez me pousser dans mes retranchements, je serai obligé de mettre tout sur la table en attendant même la vérification de mes arguments juridiques sur la non-extradition de Monsieur Paul François COMPAORE vers notre pays par les juridictions françaises. Ne dites pas que c’est de la seule volonté de la France, mais aussi et surtout de l’application du droit par des magistrats indépendants français.
Enfin, pour couper encore court à toute polémique inutilement vexatoire et en guise de conclusion partielle, je recommanderais gentiment à ce jeune confrère de se garder de la politique et de ses politiciens qui sont capables de vous retourner comme une « galette » dans un fournil par l’argent et tout le faste factuel éphémère mondain. C’est pourquoi je n’ai pas voulu vous suivre dans votre aventure Mpp.
Sinon, comment comprendre qu’un jeune Confrère, aussi brillant en Droit des Affaires et qui n’a jamais failli aux relations amicales et confraternelles à mon égard peut s’autoriser, de go, à remettre en doute l’honnêteté intellectuelle d’un aîné de plus de 15 ans d’âge dans la profession sur des arguties juridiques qui consistent simplement à relativiser les arguments pertinents exposés, juste pour faire plaisir à ses chefs, toutes choses contraires à l’indépendance et à la noblesse de notre profession d’avocat. Un avocat demeure un avocat même nommé Ministre ! Avec le respect de notre serment : « Je jure comme avocat d’exercer ma fonction avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».
Ce qui est sûr, c’est que je ne t’en tiendrai aucune rigueur pour la simple raison que ce n’est pas toi qui ait « pondu » ce papier de dénégation de mon honnêteté intellectuelle de ta propre initiative, non pas que tu n’en sois pas capable mais parce que la politique est aussi l’art de « boxer » en-dessous de la ceinture même un Confrère et un Ami, pour ne pas dire sa mère ou son père.
C’est pourquoi je refuse de descendre avec toi dans le caniveau pour danser la politique au risque de sortir un peu sale. Je ne remettrai jamais en cause ton honnêteté intellectuelle même si je ne partage pas tes arguments. N’oublies jamais les termes de ton serment d’avocat quel que soit ce qui t’est imposé dans le Mpp car c’est en confrontant constamment ce serment que tu réussiras la mission qui t’est confiée pour la santé des burkinabè. Je te souhaite en tout cas, de t’épanouir pleinement dans le Mpp, de réussir surtout ta mission en espérant qu’après l’audience de la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Paris du 7 mars 2018, chacun de nous deux sera fixé sur la solidité de ses arguments.
Mais de grâce, respecte l’indépendance des juges français qui ne subordonneront certainement pas leur décision dans le dossier de Monsieur Paul François COMPAORE à l’excellence certaine des relations bilatérales entre la Douce France et le pays des hommes intègres, le Burkina Faso.
Avec mon Excellente et parfaite considération confraternelle et amicale et l’expression de toute l’estime en laquelle je te tiens.
Paul KÉRÉ
Docteur en droit de L’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Avocat inscrit au Barreau du Burkina Faso et de Nancy.
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