Mon silence dans le déroulement de cette longue crise a été motivé par le souci de donner la chance au dialogue, mais surtout éviter d' être taxé de prendre parti pour un camp. Mais comment un parent d'élève peut-il demeurer longtemps indifférent â ce qui compromet durablement l'avenir des enfants et donc de la nation.
Alea jacta est! Avec cette dernière sortie du premier ministre sur la crise du secteur éducatif, il faut réaliser que Paul Kaba Tieba et son équipe traduisent leur impuissance, voire leur incompétence à conduire ce pays vers le progrès. Rien que les chiffres contradictoires au niveau de la masse salariale, et on comprend la légèreté qui caractérise un peu l'action gouvernementale.
C'est faire injure à des adultes que de dire qu'ils sont manipulés. Quand on est dans une telle logique de pensée, on n'est plus disposé a rechercher des solutions. Du reste, dans un jeu politique fondé sur l'opinion, cette hypothèse doit être systématiquement intégrée dans l'analyse sans exagération. Dans un processus de négociation, des lors qu'une partie a le sentiment d'être méprisé, on entre dans un dialogue de sourd.
C'est ce qui semble se produire avec les syndicats de l'éducation. Il est évident que tout ne peut pas être résolu ici et maintenant et entre adultes ça se discute sans faux fuyant.
Mais il faut se le dire pour vrai, personne n'acceptera une année blanche car cela va accentuer les problemes dans ce secteur. Les indicateurs de performance dans ce secteur sont au rouge. Je doute fort que le président soit bien informé de la crise de l'éducation. Sous d'autres cieux, le parlement devrait immédiatement voter une motion de censure à défaut pour le PM de se démettre. Et comme sous nos tropiques, on ne démissionne pas, la balle est désormais dans le camp du président.
Cette crise du secteur de l'éducation à été gérée avec beaucoup d'amateurisme et nous conduit tout droit dans une impasse. Quand on connaît un peu l'histoire socio politique de ce pays, il faut gérer avec un sens élevé de responsabilité les problèmes du monde éducatif. Si on vit au Burkina, on doit admettre le bien fondé de la revendication des agents de ce secteur. C' est une très mauvaise manière de gouverner en opposant un corps de métier aussi important et sensible pour le pays avec la population. Il faut craindre que la crise ne se métastase avec la grève de solidarité annoncée . Le président du Faso en sa qualité de père de la nation doit prendre rendez vous avec l'histoire en rencontrant dans un dialogue direct tous les syndicats de ce pays pour rechercher un compromis utile à l'avancée de ce pays. Demain il sera trop tard!
Abdoul Karim Sango