Le procès relatif au putsch manqué de mi-septembre 2015 au Burkina Faso qui devrait entamer les interrogatoires des accusés, ce vendredi matin, a été suspendu de nouveau vendredi pour une reprise le 9 mai prochain, le temps de permettre au bâtonnier de constituer des avocats commis d’office au profit de la défense dont la plupart des conseils se sont déportés.
C’est autour de 9 heures 10 minutes (heure locale et GMT) que l’audience a démarré ce vendredi dans la salle des banquets de Ouaga 2000 (tenant lieu pour la circonstance de salle d’audience du Tribunal militaire de Ouagadougou).
Dès l’entame, le président du Tribunal militaire, Seidou Ouédraogo a lu 14 lettres de déport des avocats de la défense.
Dans leurs différentes lettres de déport, les avocats ont évoqué «des raisons de convenance personnelle», «des indices d’un procès inéquitable», entre autres motifs.
Après la lecture de toutes les lettres, M. Ouédraogo a donné la parole au parquet militaire pour apprécier la situation.
Celui-ci (le parquet militaire) a estimé que conformément à la loi, le procès ne peut pas se poursuivre en l’absence des avocats de la défense qui ont droit obligatoirement à des conseils parce qu’il s’agit d’une affaire criminelle.
Par conséquent, le parquet a requis que l’audience soit suspendue, pour permettre au bâtonnier de trouver des avocats commis d’office pour les accusés.
Le président du tribunal a accédé à la requête du parquet. «Afin de permettre au bâtonnier de siéger pour désigner des avocats commis d’office, l’audience est suspendue et reprendra le mercredi 9 mai 2018, à 9 heures ici même à la Salle des Banquets de Ouaga 2000», a déclaré Seidou Ouédraogo.
Le 30 mars dernier, certains avocats de la défense avaient demandé au président de tribunal de leur accorder au moins deux mois pour citer les témoins des accusés.
Le tribunal n’ayant pas accédé à cette requête, ces avocats ont quitté la salle d’audience en guise de protestation. D’autres avocats de la défense sont restés pour la suite de l’audience.
Les lettres de déport lues vendredi matin concernent à la fois des avocats qui avaient quitté la salle d’audience et certains de ceux qui y étaient restés.
Les inculpés dans le dossier du putsch manqué sont au nombre de 84 dont 66 militaires et 18 civils. Les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé sont considérés comme les présumés cerveaux de ce coup d’Etat manqué.
Selon l’arrêt de renvoi, ils sont poursuivis pour, entre autres, «attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline, violence et voies de fait sur autrui, ou de complicité de ces infractions».
AIB