Suite à une nouvelle suspension, Me Mamadou Keita, l’un des avocats de la défense dans le procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, a insisté vendredi que l’on ne peut pas juger le général Gilbert Diendéré (présumé cerveau du coup d’Etat), sans faire comparaitre certains témoins.
«Honnêtement parlant, l’on ne peut pas juger le dossier du général Gilbert Diendéré sans la comparution de certains témoins clés», a fait observer Me Kéita.
Il exprimait vendredi, quelques instants après que le président du Tribunal militaire de Ouagadougou, Seidou Ouédraogo ait suspendu l’audience et annoncé sa reprise pour le 9 mai 2018.
Me Mamadou Keita, par ailleurs avocat du médecin lieutenant-colonel Mamadou Bamba, a rappelé que le problème qui est à l’origine du déport de ses collègues avocats de la défense est le refus du Tribunal militaire de Ouagadougou d’accéder à leur requête de faire comparaitre une liste de témoins.
On rappelle que la défense du général Diendéré avait réclamé sans succès, à comparaitre comme témoins, notamment le président sénégalais Macky Sall et le très respecté Empereur traditionnel le Mogho Naaba Baongo, médiateurs au moment du putsch.
Pour lui, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut que le tribunal tienne compte de cela et fasse en sorte que les principaux témoins puissent comparaître.
Débuté le 27 février dernier, le procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, après plusieurs suspensions, devrait aborder ce vendredi l’interrogatoire des accusés.
Le Tribunal a suspendu le procès pour permettre au bâtonnier de siéger afin de trouver des avocats commis d’office pour les accusés dont la plupart des conseils se sont déportés.
Les inculpés dans le dossier du putsch manqué sont au nombre de 84 dont 66 militaires et 18 civils. Les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé sont considérés comme les présumés cerveaux de ce coup d’Etat manqué.
AIB