Le Faso Autrement, parti politique de l’opposition politique a tenu le samedi 14 juillet à Ouagadougou son universités d’été de l’année 2018. Le parti tout en faisant son bilan depuis sa création il y a 6 ans a réaffirmé sa volonté d’aller à la conquête de la magistrature suprême en 2020. Il a été également question de la situation nationale lors de ces universités d’été. voici in extenso le discours du Dr Ablassé Ouedraogo
Mesdames et Messieurs A toutes et à tous, je souhaite la bienvenue aux premières Universités d’été du Parti Le Faso Autrement sur le thème : « Ensemble, restaurons la confiance et l’espoir pour rebâtir le Burkina Faso autrement ».
L’événement qui nous rassemble en ce lieu aujourd’hui est d’une importance capitale non seulement pour notre Parti le Faso Autrement mais aussi pour toute la classe politique du Burkina-Faso et certainement aussi pour notre pays tout entier. C’est la première fois dans notre pays qu’à l’occasion de ses Universités d’été, un parti politique décide de regrouper ses organes dirigeants, ses cadres et ses militants venus des contrées du pays pour de vraies assises studieuses et de grandes réflexions.
Ce n’est pas un hasard si c’est le Faso Autrement qui procède de la sorte. Nous avons toujours été à l’avant-garde et continuerons de l’être malgré les croque-en-jambes et les coups fourrés que nous pourrons rencontrer. Vous voir tous réunis dans cette salle comble fait ma fierté et fait certainement aussi la vôtre. Je ne vais donc pas bouder mon plaisir et c’est pour cela que vous prie de vous applaudir car vous le méritez !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Vous êtes braves ! Faisons une deuxième salve d’applaudissements pour tous les Partis et Organisations de la Société Civile qui ont répondu à notre invitation !!!!!!!!!!!!!!!
Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Chers Militants, Amis et Sympathisants de Le Faso Autrement, Depuis sa création le 12 septembre 2011, notre Parti a traversé des monts et vallées, a vécu des moments de grandes joies mais aussi de peines, a connu des victoires et des échecs. En 6 années d’existence, nous nous sommes imposés sur l’échiquier politique national et notre leadership n’est plus à démontrer malgré les moyens limités dont nous disposons.
Votre Parti, notre Parti Le Faso Autrement a été de toutes les batailles électorales et politiques depuis sa création. Notre présence à l’Assemblée est ininterrompue. Nous avons lors des dernières élections municipales réussi à faire élire 87 Conseillers dans les différentes instances locales de gouvernance.
Nul n’a oublié et ne peut oublier le rôle de premier plan que nous avons joué dans le cadre des activités du CFOP ayant abouti à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 même si par la suite, le peuple s’est laissé berner et duper par des loups déguisés en agneaux.
Et c’est ce qui nous fait toujours dire que l’insurrection d’octobre 2014 au Burkina Faso est inachevée et confisquée. Plus récemment, notre Parti, désireux d’élargir ses horizons en s’ouvrant sur l’Afrique et le monde, a fait acte de candidature au Réseau Libéral Africain et a été admis le 05 avril dernier au cours de l’Assemblée générale du Réseau tenue à Accra au Ghana, en tant que membre observateur.
Cette admission est assurément une reconnaissance du travail acharné et de la lutte permanente que livre le Faso Autrement pour l’implantation de la démocratie et du développement de l’économie de marché au Burkina-Faso. Je voudrais réitérer ici mes sincères remerciements aux Présidents Gilbert Noel OUEDRAOGO de l’ADF/RDA et Zéphirin DIABRE de l’UPC pour leurs conseils et soutiens dans le processus de cette adhésion. Autant de motifs de satisfaction et de fierté qui ne devront cependant nous faire perdre de vue les défis importants qui nous attendent et que nous devons tous ensemble relever.
Ils sont nombreux et vitaux pour notre Parti et notre pays. Ils ont pour noms : la réconciliation nationale, la paix sociale, la stabilité, la tranquillité et la sécurité pour tous les Burkinabè du nord au sud, de l’est à l’ouest, la relance économique, en un mot il faut faire revivre le Burkina Faso et redonner le sourire à nos compatriotes.
Comme vous le voyez, il s’agit là d’un vaste chantier, d’une mission exaltante et je ne doute point de notre détermination à les réaliser. C’est pourquoi, nous devons tous ensemble dans un premier temps faire le bilan objectif et sans complaisance aucune de notre parcours pour ensuite tirer les leçons qui s’imposent et enfin définir et valider notre stratégie de conquête du pouvoir d’état.
Oui chers amis, militants et sympathisants, nous nourrissons de vraies ambitions pour notre pays qui nous a tous vu naitre et qui nous a tout donné, ce pays dont les populations pourtant travailleuses et intègres vivent aujourd’hui dans la pauvreté extrême, ce pays jadis cité en exemple pour ses bons résultats mais dont on ne parle aujourd’hui qu’en termes d’insécurité, d’attaques terroristes, de grèves, de mal-gouvernance.
On comprend donc aisément pourquoi les Universités d’été du Parti Le Faso Autrement sont placés sous le thème : « Ensemble, restaurons la confiance et l’espoir pour rebâtir le Burkina Faso autrement ». Nous devons restaurer la confiance et l’espoir parce que notre pays va mal, et nous plongeons vers le chao si un redressement n’est pas entrepris sans délai.
Mon pays va mal depuis que le 29 décembre 2015, à la suite d’une transition dont le seul fait d’arme est d’organiser un scrutin sur mesure. Monsieur Roch Marc Christian KABORE est devenu Président du Faso. Personne et à part peut-être lui-même, n’a oublié que son principal slogan de campagne était « Roch la solution ; Roch la réponse». Il est à la moitié de son mandat et le constat est que notre pays a reculé, le pays est même à genoux! Les illustrations sont nombreuses et patentes.
Mais vouloir rappeler ici la liste des échecs du pouvoir MPP et de son Chef Roch Marc Christian KABORE reviendrait à réciter une litanie, tellement cette liste est longue. Aujourd’hui Roch Marc Christian KABORE constitue le véritable problème du Burkina Faso. Mais nous pouvons tout au moins rappeler les principaux indicateurs permettant de jauger la vie publique nationale que sont la sécurité, la vitalité de l’économie, l‘équité de la justice, l’étanchéité de la sécurité et la profondeur de la cohésion sociale et de la confiance.
On aura de la peine à trouver un seul de ces secteurs dans lequel les voyants sont au vert. La situation sécuritaire du Burkina est des plus préoccupantes. Le Burkina Faso est devenu le maillon faible dans la région du Sahel en matière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Nul besoin de rappeler les attaques terroristes ayant entrainé de nombreuses pertes en vies humaines.
La plus spectaculaire qui illustre la faillite ou l’inexistence totale de sécurité dans notre pays est celle intervenue le vendredi 02 mars 2018 en plein jour, à 10h08, avec pour cibles le cœur du système de défense de notre pays et l’Ambassade de France au Burkina Faso. Il ne se localité du pays a subi une attaque. Nos compatriotes vivent la peur au ventre. Dans ces conditions, aucune activité économique ne peut prospérer.
Il suffit, pour s’en convaincre, de passer sur l’avenue Kwamé NKRUMAH à n’importe quelle heure de la journée comme de la nuit. L’argent a vraiment peur du bruit. Au plan politique, la situation n’est guère plus reluisante. En effet, la vie politique, au sortir des premières élections post-CDP, aurait dû être faite de concertations et de convivialité ; mais en lieu et place de ceci, on assiste à une violence verbale inédite.
L’entente cordiale entre les différents leaders politiques a laissé place à des propos arrogants d’une rare violence. Ce fût le cas encore lors des dernières manifestations commémorant les anniversaires de l’insurrection populaire et du coup d’état manqué du 16 septembre2015 et plus récemment lors de la visite au Burkina Faso du Président de la République Française aux cours desquels l’Opposition politique n’a nullement été associée contrairement à ce qui s’était toujours fait par le passé.
Par ailleurs les responsables du MPP versent dans la suffisance et l’ironie ou l’insulte comme mode de communication. L’exemple le plus frappant a été donné par le Chef de la majorité présidentielle, en l’occurrence le Premier Ministre qui, lors de la présentation de son bilan aux militants de son Parti, n’a rien trouvé de mieux à dire que de proférer des insultes contre un Parti qui n’est plus au pourvoir depuis trois (3 ans).
On comprend aisément que n’ayant malheureusement aucun bilan positif à présenter, le Premier Ministre verse lui aussi dans le dilatoire. Les différents indicateurs de l’économie burkinabè ne cessent de former des courbes plongeantes. Le petit tissu commercial et industriel qui existait avant l’insurrection a complètement disparu aujourd’hui.
Le secteur minier qui jadis faisait monter légèrement les chiffres de notre commerce est lui aussi en proie à d’énormes difficultés dues en partie au cours fluctuant de l’or mais aussi aux conditions peu attractives qu’offre le nouveau code minier voté dans la précipitation sous la Transition.
A tout ceci s’ajoutent les séquelles négatives de l’insurrection populaire. En effet la plupart des entreprises commerciales et industrielles détruites lors des pillages et saccages qui ont accompagné l’insurrection sont toujours à l’arrêt. Elles étaient pourtant pourvoyeuses d’emplois et aussi de devises. Rien n’a été entrepris par le pouvoir en place pour la relance du secteur privé et ce manque d’initiative accroît certainement le manque de confiance des partenaires nationaux et étrangers qui rechignent à investir leurs ressources sur le sol burkinabè préférant les pays voisins.
Aucune politique publique ne semble être mise en œuvre pour le redressement de notre économie, conséquence : Tous les opérateurs se plaignent de la morosité, que dis-je de la « Rochosité », poignante et tentaculaire, qui s’enracine chaque jour un peu plus dans le pays. Le supposé miracle PNDES se révèle être plutôt un mirage, un vrai leurre.
Le Président Roch Marc Christian KABORE l’a confessé lui-même lors de ses sorties médiatiques des 23 et 24 juin 2018 en reconnaissant de lui-même l’étendue de la morosité et son incapacité à éradiquer l’insécurité et en confirmant qu’il n’avait pas de vision et de stratégies pour la gouvernance du Burkina Faso et que sa seule perspective était d’être candidat pour l’élection du Président du Faso de 2020.
Le Burkina Faso va mal parce que nous aurions tous voulu pouvoir affirmer, tête haute, que nous avons confiance en notre système judiciaire mais la vérité est que est que le Burkina Faso a mal à sa justice. Tout le monde sait que la dépendance du pouvoir judiciaire envers le pouvoir exécutif est évidente. C’est vrai que cette subordination n’est pas uniquement l’œuvre du pouvoir actuel, mais aujourd’hui plus qu’hier la justice burkinabè est un formidable moyen de pression et parfois d’oppression entre les mains des gouvernants actuels.
Je n’en veux pour preuve que le sempiternel procès dit du putsch manqué et plus récemment, l’incarcération de l’activiste Naïm TOURE. L’appareil judiciaire burkinabè est aujourd’hui actionné soit à des fins de règlements de comptes personnels soit à des fins populistes donnant parfois l’impression que les décisions de justice sont prises par la rue et pour la rue. La préférence abusive et excessive des tribunaux et des procédures d’exception en est la parfaite illustration.
On assiste à la mise en place d’une justice sélective et orientée, toute chose qui ne fait qu’accentuer la fracture sociale et éroder la cohésion nationale. Mon pays va mal sur le plan social où la fronde ne fait que grandir. En effet, tous les syndicats (mêmes ceux de la Police) ont connu des mouvements de grève et ou des débrayages. Ça va dans tous les sens.
L’épisode le plus récent et malheureusement toujours en cours, est celui des agents du MINEFID qui a conduit le gouvernement à prendre cette décision démagogique et irresponsable de remplacer les agents en grève. C’est tout simplement impossible à faire. L’incivisme qu’on déplorait il y a encore quelques temps, débouche de plus en plus sur de la pagaille et le désordre pur et simple. Le respect des règles élémentaires de la vie en communauté a disparu et on assiste à la généralisation de l’impolitesse, de la fainéantise et de l’oisiveté avec pour corolaire le développement des vices et l’appât du gain facile et immédiat.
Les difficultés de la vie des Burkinabè au quotidien sont devenues telles que le slogan populaire dans la bouche de tout un chacun est : « Naan Zemssa Mê ». Ça va aller, mais jusqu’à quand ? Mes chers amis, militants et sympathisants de Le Faso Autrement, c’est cela le Burkina Faso d’aujourd’hui, celui de Roch Marc Christian KABORE. Nous ne méritons pas ça. Notre pays ne mérite pas ça ; les vingt-cinq millions d’âmes que nous sommes ne méritent pas cela. La sagesse populaire nous enseigne que lorsqu’on porte sur la tête une charge trop lourde, il faut s’en débarrasser et laisser une personne plus solide la porter.
Nous constatons malheureusement que non seulement les gouvernants actuels n’ont pas le courage de reconnaitre qu’ils n’étaient pas en mesure de porter cette charge, mais plus grave, ils n’ont même pas la décence d’appeler à la rescousse afin que cette charge sacrée ne tombe ou ne se fracasse. C’est vers ce chaos que nous conduit la gouvernance actuelle.
Ce tableau national est sombre certes mais à chaque moment difficile de son histoire, le Burkina Faso a toujours su prendre son destin en main. Aussi, parce que nous sommes tous concernés par le devenir de ce pays que nous ne pouvons l‘abandonner et considérant que les difficultés du moment nous concernent tous, et que la reconstruction de notre pays doit être l’œuvre commune et conjuguée de tous les fils et filles du Burkina Faso, je me suis autorisé depuis plus d’un an déjà à faire au Président du Faso, les propositions suivantes : Sur le plan de l’économie : un programme d’urgence de reconstruction de l’économie nationale en trois axes principaux que sont : l’injection d’un flux de liquidité financière à travers l’apurement de la dette intérieure, la réouverture des unités de productions détruites les 30 et 31 octobre 2014, la relance de grands travaux à haute intensité de main d’œuvre.
Le premier volet important de ce plan spécial de reconstruction de l’économie nationale devra être consacré à l’apurement de la dette intérieure. En effet beaucoup de capitaux privés ont été transférés à l’extérieur du pays. Les seuls opérateurs qui sont restés ont des créances énormes sur l’état burkinabè, ce qui ralentit considérablement voire même paralyse leurs activités.
Le gouvernement doit donner un signal fort de solvabilité en décidant de manière ouverte et publique d’apurer sa dette intérieure soit en totalité soit par tranches judicieusement définies. Ceci doit évidemment s’accompagner d’un engagement clair et préalable des opérateurs bénéficiaires de s’acquitter à leur tour des impôts et taxes à leurs charges et de réinvestir dans l’économie nationale.
Le peuple du Burkina Faso avait émerveillé le monde entier en s’attelant dès le 1er novembre 2014 à balayer les rues et dégager les débris et gravas qui jonchaient le paysage. Ce formidable élan aurait pu continuer et s’amplifier en prenant en compte les unités de productions qui avaient été touchées. Il n’est pas tard aujourd’hui de bien faire. Beaucoup d’unités de productions ou d’entités commerciales ont été détruites et sont à ce jour (3ans après l’insurrection) toujours à l’arrêt.
L’économie nationale à l’image du siège de l’Assemblée nationale à Koulouba semble figée depuis le 31 octobre 2014. Le pays doit se construire sans attendre et le signal fort et symbolique de cette reconstruction aurait été la restauration de cet édifice, quel que soit l’usage qui en sera fait. Par ailleurs, il faut pouvoir reconquérir la confiance des investisseurs nationaux et étrangers et redonner du travail aux milliers de burkinabè dont le seul tort était de travailler innocemment pour les mauvaises personnes.
La remise en état de ces entreprises ne saurait attendre la fin de procédures judiciaires en cours. L’Etat doit user de son droit régalien et au besoin mettre sous régie spéciale les entreprises dont la situation l’exige mais l’urgence reste la remise en fonction de ces unités. Le troisième axe du plan consiste à lancer un vaste programme de grands travaux à haute intensité de main d’œuvre. Notons que les constructions et réhabilitations de routes en cours actuellement ne devront pas être pris en compte car elles sont pour la plupart le fruit de la SCADD.
Le financement de ces grands travaux pourrait se faire par des emprunts obligataires sur les marchés locaux et régionaux qui ont actuellement un fort potentiel de mobilisations de ressources financières.
Concernant le climat social : je propose une réaffirmation ferme et courageuse de l’autorité de l’Etat. Pour ce faire il faudra impérativement engager sans délai avec l’ensemble des partenaires sociaux un dialogue direct, franc et sincère autour de trois points essentiels que sont : la mise à plat inconditionnelle des revendications catégorielles, la présentation franche et exacte de la situation des finances nationales et enfin, la programmation-projection de la satisfaction des besoins.
Si aujourd’hui tous les syndicats font des revendications tous azimuts c’est parce que personne ne connait l’état réel de nos finances publiques et tout le monde se nourrit du fantasme selon lequel l’Etat peut tout faire et tout de suite. La tenue de ce dialogue social devra se faire suivant un chronogramme strict au bout duquel interviendra sans discussions les règles applicables au droit de grève. Aussi, il est impérieux que le Chef de l’Etat engage et obtienne la dépolitisation des mouvements et organisations de la société civile.
A ce sujet, il faut dire que s’il est vrai que la parole du Chef doit se faire rare, il y a des occasions et des situations parfois anodines qui imposent que le Chef montre qu’il est Chef. Le silence du Président du Faso face à la pagaille actuelle orchestrée par certaines personnes qui manipulent certaines composantes de la société ne fait qu’augmenter la perte ou l’inexistence de l’autorité de l’Etat. La figure et la crainte du Chef manquent.
Sur le plan Politique : Une seule option s’offre au pays. Il s’agit de la réalisation de la réconciliation nationale. Et pour y parvenir, nous suggérons au Président KABORE de concrétiser son adhésion à cet idéal en lançant sans plus tarder ce processus qui passe par l’instauration d’un dialogue national inclusif avec toutes les composantes de la société burkinabè, y compris tous nos frères et sœurs vivant actuellement en exil à l’étranger.
Le mémorandum pour la réconciliation nationale au Burkina Faso, qui lui a été remis en mains propres le mardi 13 février 2018 par la CODER lui sera assurément d’une grande utilité dans la prise des décisions y relatives. La réconciliation nationale est une impérieuse nécessité pour le Burkina Faso et c’est même un impératif catégorique pour la construction de la nation burkinabè.
Il va s’en dire que le processus pour l’adoption d’une nouvelle Constitution doit être suspendu et pour cause : la vie politique actuelle et le fonctionnement des institutions s’accommodent aisément de la Constitution de la quatrième République actuellement en vigueur. En plus, les énormes ressources financières et humaines allouées à cette œuvre seront certainement d’une plus grande utilité dans la lutte contre la pauvreté.
Enfin, seules les assises nationales consacrant la fin du processus de réconciliation nationale seront légitimes pour dire si oui ou non le Burkina Faso a besoin d’une nouvelle Constitution et le cas échéant, en définir les principes cardinaux. Au plan sécuritaire : Nous espérons tous voir que l’engagement du Burkina Faso dans le G5 Sahel produit des effets positifs immédiats. Mais en attendant et au-delà de notre appartenance à ce G5 Sahel, le Burkina doit définir et mettre en œuvre une politique nationale de défense et de sécurité.
Les deux plus grosses tares de notre système actuel de défense et de sécurité sont le manque d’un système de renseignements efficace et fiable d’une part et l’inexistence d’une véritable force de dissuasion. Il est donc capital de renforcer ou de recréer un rapprochement entre l’armée et la population surtout dans les zones en proie à des incursions terroristes répétées.
L’Etat doit en toute urgence réinvestir ces localités non seulement avec une vraie force de dissuasion mais aussi en rapprochant ses services et ses offres de ces populations qui se sentent géographiquement et humainement éloignées de leur propre pays alors qu’elles y sont. Une autre piste de lutte contre ce banditisme transfrontalier sur fonds de terrorisme est la mutualisation des renseignements militaires au sein des espaces UEMOA et CEDEAO. Le Burkina Faso pourrait endosser le rôle de locomotive de cette mutualisation.
L’enjeu est de taille, il est capital : il s’agit pour notre pays de ne pas rater son rendez-vous avec l’histoire. Les prochaines années seront difficiles pour notre pays si nous ne parvenons pas à reconstruire le socle de notre nation sur une base de paix, d’unité, de tolérance, de pardon et de travail. L’histoire retiendra certes le nom de celui par qui le malheur absolu ou le salut viendra, mais l’échec ou la réussite resteront collectives.
Nous avons donc tous l’obligation de nous battre chacun en ce qui le concerne pour la réussite de ce défi national. La présente alerte avec les propositions qui l’accompagnent constituent notre contribution à l’effort national. Le Parti Le Faso Autrement continuera comme par le passé à jouer son rôle républicain dans l’intérêt supérieur de la nation. Il prendra toute sa part de responsabilité dans l’effort commun de redressement de notre pays.
Mais comme nous le savons tous, une seule hirondelle ne fait pas le printemps, une main seule ne peut se laver et être véritablement propre. Militants et Sympathisants de Le Faso Autrement, C’est dire que l’une de vos tâches principales au cours de nos Universités d’été, est d’étudier toutes les possibilités de constitutions de blocs politiques solides pouvant garantir des succès électoraux éclatants car, et oui, Le Faso Autrement sera bel et bien présent aux prochaines batailles électorales qu’elle a la ferme volonté et détermination de remporter.
Je saisis cette occasion pour lancer un appel au rassemblement réel de toutes les forces politiques soucieuses du devenir de notre pays et décider à combattre la fatalité et le chaos auxquels nous conduit la gouvernance actuelle de notre pays, pour qu’ensemble nous constituons la véritable alternative et que nous restaurons l’espoir et la confiance au peuple burkinabè.
Chers Amis, militants et sympathisants, je ne doute pas un seul instant de votre détermination à faire des premières Universités d’été de votre Parti, Le Faso Autrement, un succès éclatant qui va placer notre Parti dans la dynamique de la conquête démocratique du Palais de Kosyam. Je vous souhaite de fructueuses réflexions, plein succès à vos travaux et je déclare ouvertes les premières Universités d’été du Parti Le Faso Autrement. Je vous remercie.