La direction générale de l’enseignement supérieur (DGEsup) a rendu public un premier rapport de suivi-contrôle des institutions privées d’enseignement supérieur (IPES) ce jeudi 31 août 2017 à Ouagadougou. Le but de ce rapport est de s’assurer du respect des dispositions du cahier des charges. Les résultats de ce rapport ont permis de classer les institutions supérieures d’enseignement du Burkina Faso.
Les institutions privées d’enseignement supérieur, nonobstant leurs droits privés de gestion et parce que remplissant une mission de service public, sont soumises au contrôle des services techniques compétents du ministère en charge de l’enseignement supérieur.
Un cahier de charges les régit. La DGEsup a donc à ce titre confié à un de ses organes, la direction des institutions privées d’enseignement supérieur (DIPES), la mission de mener une enquête.
Pour ce faire, la DIPES a fait une sortie sur le terrain pour recueillir les informations. L’enquête a porté essentiellement sur la qualité de la formation assurée dans les IPES, le traitement du personnel et des conditions d’études des étudiants.
Les résultats ont permis de classer qualitativement les IPES. Ainsi, sur les 112 universités, écoles, instituts ou centres de formation privés de l’enseignement supérieur inspectés, 33 sont de bonne qualité, 29 sont assez de bonne qualité, 16 de moyenne qualité, 6 de mauvaise qualité et 5 de très mauvaise qualité.
Les 24 établissements restants n’ont pas été inspectés pour plusieurs raisons. 5 sont en situation de clandestinité. 4 ont suspendu leurs activités mais sans une notification préalable du ministère. 4 sont introuvables sur leur site. 2 ont refusé de recevoir l’équipe d’inspection. 6 n’avaient aucune personne ressource pour fournir les renseignements attendus. Un n’est encore pas ouvert malgré la détention d’une autorisation depuis 2014. Enfin, 2 situés à Bobo-Dioulasso se réfèrent pour toute réponse aux questions à leur siège à Ouaga.
Recommandations
La directrice des institutions privées d’enseignement supérieur Dr Miningou Y.W Mariette a soumis des recommandations à la hiérarchie. Il y a, entre autres, la fermeture immédiate et sans appel des cinq établissements qui fonctionnent dans la clandestinité. Des blâmes pour les établissements qui sont de mauvaise qualité. Des félicitations et des encouragements pour les établissements privés de bonne qualité et d’assez bonne qualité. En outre, elle a fait savoir que la mise en œuvre de ces recommandations fera l’objet d’un suivi rigoureux.
Le secrétaire général du ministère en charge de l’enseignement supérieur Pr Pierre Tanga Zoungrana a signifié que les recommandations et suggestions issues de ce rapport seront rapportées à la connaissance de chaque IPES concernée par lettre du ministre en charge de l’enseignement supérieur. « La sanction pour les établissements est le classement. Cela amènera les IPES à réagir », a t-il ajouté.
Pierre Zoungrana a prôné la sensibilisation au profit des élèves et parents d’élèves. Il a par ailleurs félicité les établissements qui s’en sortent honorablement et qui se battent pour respecter le cahier de charges. « Nous allons mettre en disposition au terme de chaque année le répertoire des établissements officiellement reconnus et pour lesquels l’Etat peut dire un mot sur la qualité de la formation et sur la reconnaissance des diplômes qui sont délivrés ou qui seront délivrés».
Il a également laissé entendre que le ministère en charge de l’enseignement supérieur mène une réflexion pour réduire le taux de rejet des candidatures des IPES pour l’autorisation du CAMES.
Irmine KINDA
Burkina24