Vue su le net: Coris Bank répond au Yacouba Isaac Zida

Les Contre-vérités de Yacouba Isaac Zida
Dans un livre-témoignages qui vient de paraître intitulé « Je sais qui je suis » dont l’auteur est l’ex-Premier Ministre de la Transition, Monsieur Yacouba Isaac Zida, il nous a été donné de découvrir aux pages 246 et 247, un récit sur ses rapports avec Coris Bank International (CBI) dont l’Outrance grossière appelle notre ferme réaction.

Loin de nous une intention de porter un jugement sur l’ensemble de l’ouvrage mais l’ampleur des contrevérités sur cette partie du livre suffit à semer le doute sur sa crédibilité et sa rigueur intellectuelle.

Faisant l’objet d’accusations sur la gestion des comptes de la Présidence du Faso qui étaient ouverts dans les livres de Coris Bank International, l’ex-Chef du Gouvernement de la Transition dans une recherche légitime de s’auto-blanchir tente de porter atteinte au professionnalisme et à l’honorabilité de notre institution.

Le récit concocté à cette fin est ainsi libellé : « Pour ce qui est de la fameuse somme appartenant à la présidence du Faso, il s’agissait à l’origine de trois comptes bancaires ouverts depuis de nombreuses années à Coris Bank International.

Le président directeur général de cette banque, monsieur Idrissa Nassa était venu me voir dès les premiers jours de la Transition alors que j’assumais encore les charges de Chef de l’Etat, pour me signifier l’existence de ces comptes dont le premier était intitulé « communication », le second « pèlerinage » et le troisième « intervention » et Mr François Compaoré était le responsable de la gestion de chacun de ces comptes.

Etait-il préférable de laisser ces comptes sous la gestion de François Compaoré alors que ce dernier avait quitté le pays en même temps que le président Compaoré ? Je dois malheureusement préciser que le PDG de Coris Bank était disposé à me livrer dans mes bureaux au CES tout cet argent dans une cantine.

Il me suffisait de le lui permettre, car il en avait l’intention ; mais cette méthode opaque de gestion était contraire à mes principes.
C’est alors que j’avais plutôt instruit que ces comptes bancaires soient fermés et que les sommes soient cumulées et transférés dans un compte unique qui serait géré conjointement par le Directeur des affaires administratives et financières (DAAF) de la présidence du Faso monsieur Louis Achille Tapsoba et le lieutenant-colonel Nikièma Théophile, chef de cabinet militaire à la présidence du Faso… »

La narration des faits tels que rapportés par l’ancien Chef du Gouvernement de la Transition Yacouba Isaac Zida relève soit de sa mauvaise foi manifeste soit de sa volonté de salir l’image de notre institution et l’honorabilité de son Président. Dans le but de donner la saine information à l’opinion nationale et internationale nous nous voyons obligés de faire abstraction de notre devoir de réserve et réagir sur ces propos mensongers et purement diffamatoires.

La vérité des faits est la suivante. Aux premiers jours de l’avènement du régime de la Transition et au lendemain de la rencontre entre les nouvelles autorités du pays et le secteur privé au sein du Conseil Economique et Social (CES), nous avons été convoqué via un appel téléphonique par le colonel Serge Alain Ouédraogo, alors chef d’état-major adjoint de la gendarmerie nationale à nous rendre au sein du CES, (ce qui est tout à fait contraire aux propos de l’auteur qui affirme que « monsieur Idrissa Nassa était venu me voir dès les premiers jours… »).

A notre arrivée précisément le 05 novembre 2014, nous avons été conduit dans une salle où nous avons été reçu par les trois personnalités que sont le Lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, les colonels Auguste Denise Barry et Boubacar Bâ.

Il faut préciser que le colonel Serge Alain n’a pas participé à cet interrogatoire. Il s’est agi au cours de cette première rencontre musclée de vérifier l’existence de comptes appartenant au Président Blaise Compaoré, son épouse Chantal et son frère François Compaoré, nous avons expliqué que notre institution abritait plutôt des comptes institutionnels de la Présidence du Faso.

Suite à cela plusieurs réquisitions de vérification et de gel de comptes ont été adressées à toutes les banques . Une seconde fois nous avons encore été appelé par le colonel Serge Alain pour se rendre au CES cette fois il s’agissait pour le colonel Yacouba Isaac Zida de voir comment les fonds disponibles sur les trois comptes de la Présidence pouvaient être utilisés parce qu’il y aurait des besoins urgents à gérer.

Nous avons expliqué que seules les trois (3) mandataires qui étaient dûment habilités sont autorisés à faire des opérations sur les comptes.

C’est alors avec une fermeté ouverte qu’il nous exigera la mise à leur disposition immédiate de ces fonds sous des menaces à peine voilées.

Soucieux du respect scrupuleux des procédures bancaires, en toute courtoisie nous lui avons marqué un refus assorti de la stricte indication des voies légales à suivre pour que ces comptes puissent être utilisables.

C’est après ces échanges que la Banque reçoit le 17 novembre une demande de communication des soldes des comptes de la Présidence signée de Mr Tibila Kaboré secrétaire générale assurant l’intérim du Ministre de l’économie et des finances ( nous étions dans une période sans gouvernement), dès réception de notre réponse le même jour 17 novembre ( jour de désignation de Mr Michel Kafando comme chef de l’état ), la banque a reçu un ordre sous en-tête de la présidence du Faso et signé par le Lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, Chef de l’Etat pour la clôture des trois comptes existants et le transfert de leurs soldes dans un compte à ouvrir au nom de Transition/Bureau militaire avec comme mandataires le lieutenant-colonel Theophile Nikiéma et Mr Louis Marie Achille Tapsoba.

À la réception de ce courrier nous avons joint au téléphone Mr Zida pour lui signifier que pour être régulier il faut que la demande d’ouverture du nouveau compte provienne du Ministère de l’Economie et des Finances.

C’est ainsi que sur son instruction, le 20 novembre 2014 ( la passation du pouvoir à Michel Kafando était prévue pour le 21 novembre ), la banque reçoit du Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances, Mr Tibila Kaboré, qui assurait l’expédition des afaires courantes , l’autorisation d’ouverture du compte intitulé Transition/bureau militaire.

Dès réception de ce courrier et vu que le dossier était devenu régulier la banque a procédé concomitamment à l’ouverture du nouveau compte le 20 novembre et à la clôture des trois comptes le 24 novembre suivant les instructions reçues, en conditionnant son fonctionnement par le respect préalable des conditions internes d’informations par les mandataires.

C’est ainsi que les deux signataires le Lieutenant-colonel Nikiéma Theophile et Mr Louis Marie Tapsoba sont passés à la banque successivement le 24 et le 26 novembre 2014 pour accomplir leurs obligations d’informations et dès le 27 novembre 2014 les retraits sur le compte ont débutés.

La banque a reçu le 12 mars 2015 un courrier de la présidence du Faso signé par Mr Mathias Tankoano alors Directeur de Cabinet qui était à la recherche d’informations sur le compte principal < appui communication Presidence du Faso> dont le signataire était Son prédécesseur Topan Mohamed Sané. Nous avons fournis toutes les informations et il a été retenu qu’ils iront vers Mr Zida pour mieux comprendre.

Nous rappelons que les trois comptes institutionnels de la Présidence étaient effectivement intitulés comme suit:
- Appui communication de la présidence ouvert le 07 avril 2014 ;
- Intervention Présidence du Faso ouvert le 18 09 2014 ;
- Comité national de pèlerinage Présidence du Faso ouvert le 16 octobre 2012.
(Contrairement à l’affirmation de l’auteur, ces comptes n’ont pas été ouverts depuis de longues années et n’appartiennent nullement à François Compaoré)

Il faut également préciser que contrairement à l’affirmation de l’auteur à la page 250, il parait absurde que le Président Directeur Général lui déclare que les ressources détenues dans ces comptes provenaient d’une autre source alors que ces fonds ont été reçus du Trésor public.

Tous ces documents cités ainsi que les relevés des différents comptes ont été mis à la disposition de l’ASCE/LC dans le cadre de ses investigations sur lesdits comptes.

Au vu de tout ce qui précède nous ne comprenons pas les motivations réelles des allégations portées dans ce livre et qui tendent à porter atteinte à l’image de la Banque.

Si Mr Zida a eu des histoires de cantines d’argents dans sa gestion il doit rechercher les acteurs, Coris Bank a eu avec lui une histoire de comptes bancaires sur la quelle nous avons tenus envers et contre toutes les pressions, au respect de la réglementation et de nos procédures.

Quand on sait qui on est, suivant le titre du livre, on doit savoir se défendre sans chercher à salir les autres.
À Coris Bank International nous croyons fortement en Dieu et par respect pour ce même Dieu que l’auteur ne cesse d’évoquer dans son livre, il a l’obligation morale de rétablir la vérité s’il a la foi comme il le prétend.

Coris Holding

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