Soixante-dix-neuf élèves ainsi que du personnel d’une école ont été enlevés. De nombreuses attaques d’écoles ont été menées par des séparatistes anglophones qui ont appelé à un boycott des établissements scolaires.
Soixante-dix-neuf élèves ont été enlevés lundi, à la veille de la prestation de serment du président de Paul Biya, dans la région du nord-ouest du Cameroun. Il s’agit du plus important kidnapping dans cette zone anglophone depuis le début du conflit avec des séparatistes armés.
Outre les élèves, le principal de la Presbyterian Secondary School de Bamenda (capitale régionale du Nord-Ouest), un enseignant et un chauffeur ont également été enlevés par des hommes armés non identifiés, a indiqué une source gouvernementale.
« Les recherches pour retrouver les otages ont été lancées, la mobilisation est totale », a ajouté cette source qui s’exprimait à l’issue d’une réunion de crise. L’enlèvement des élèves a été confirmé à l’AFP par une source proche de l’établissement et une source sécuritaire.
« L’établissement est quadrillé par les forces de sécurité. Nous n’y avons pas accès », a précisé la source proche de l’établissement.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise sociopolitique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre l’armée et des séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Les attaques de séparatistes armés sur les écoles sont nombreuses depuis le début du conflit.
Mi-octobre, six élèves avaient été enlevés dans une attaque de lycée à Bamenda, selon des sources concordantes. Les autorités avaient démenti. Le jour de la rentrée scolaire début septembre, un directeur d’école avait été assassiné, un professeur mutilé et plusieurs lycées attaqués.