Depuis le 09 novembre 2018, les Burkinabè paient 75FCFA de plus sur le litre de carburant à la pompe (super ou gasoil).
Avant toute chose, nous tenons à dire que notre mouvement ne rejette pas le principe des taxes, instrument de prélèvement des ressources chez tout citoyen responsable pour contribuer à la dynamique solidaire de construction et de développement du pays.
Si nous n'en rejetons pas le fond, il faudrait quand même y mettre la forme. Or cette augmentation, suite à une décision prise par le Gouvernement en conseil des ministres le 08 novembre 2018 est allée très vite.
En moins de 24h, le Gouvernement a renchéri le coût de la vie des Burkinabè par une décision unilatérale, et c'est cela que nous regrettons avant tout, sans consultations ni préavis.
En décidant d’augmenter le prix du carburant, une denrée qui se trouve au carrefour des besoins et qui de ce fait impacte toutes les consommations des citoyens et des ménages, le gouvernement donne un mauvais signal de sa politique sociale.
D’abord surpris par cette augmentation (son annonce subite et l’ampleur de l’augmentation presque sans précédent), le Balai Citoyen a été d'avantage étonné des arguments avancés par le Gouvernement, des arguments vagues, insuffisants ou parfois même contradictoires.
La raison principale évoquée juste à la sortie du Conseil des ministres est la montée du cours du pétrole sur le marché mondial avec pour conséquences le manque à gagner de plus en plus important au niveau de la SONABHY qui vendrait le carburant à perte.
Même la tentative de comparaison outrancière faite du prix du carburant au Burkina Faso avec les autres pays de la sous-région, comme pour dénier aux Burkinabè le droit à une meilleure qualité de vie, à des meilleurs services sociaux, est trop élémentaire pour passer.
La politique du Président du Faso et son Gouvernement doit avant tout s’arrimer à la situation nationale, aux besoins et aux réalités des Burkinabè avant toute autre considération extérieure qui pourrait paraitre un faux-fuyant.
Par ailleurs, si tant est qu'il faille contribuer à « l'effort de guerre », il faudrait le faire en gouvernant par l'exemple.
Il existe des moyens simples jusque là évités et pourtant pleins de bon sens pouvant contribuer à soulager nos vaillantes populations, tels que la réduction drastique du train de vie de l'état très au dessus de la moyenne acceptable pour un pays classé parmi les dix pays les plus pauvres du monde, la renégociation des contrats liés à l'exploitation de notre sous-sol et sol par des multinationales polluantes dont certaines sont peu rigoureuses dans l'application de leurs cahiers des charges et qui pourtant bénéficient de faveurs et d'exonérations de taxes qu'aucun contribuable Burkinabè ne saurait éviter de payer.
C’est pourquoi, le Balai citoyen rejette cette augmentation maladroitement justifiée tout en désobéissant à une certaine tradition de concertation entre le Gouvernement et les acteurs sociaux ou tout au moins une information préalable en ce qui concerne les changements du prix du carburant à la pompe.
Il appelle le Gouvernement de Monsieur Paul Kaba Thiéba à reconsidérer cette décision impopulaire prise au moment où les Burkinabè traversent déjà une période difficile sur le coût de la vie, la spéculation foncière et les questions d'insécurité sur l'ensemble du territoire.
En conséquence, le Balai citoyen exprime sa solidarité avec le monde syndical et la ligue des consommateurs, exhorte le gouvernement à entendre le cri du peuple et appelle ses militantes et militants, la population sur l’ensemble du territoire national à se mobiliser et à participer à la journée nationale de protestation lancée par Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l'impunité et pour les libertés (CCVC) le jeudi 29 novembre 2018 pour dire non à cette augmentation barbare et suicidaire du prix du carburant.
Notre nombre est notre force !
Ensemble, on n’est jamais seul !
Pour le Balai Citoyen, la Coordination Nationale !
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