Des centaines de déplacés ont bloqué mercredi matin, toutes les voies d’accès de Kongoussi, pour exiger la prise immédiate de mesures de sécurité, devant favoriser leur retour dans les villages désertés et procéder à l’inhumation de leurs proches, encore abandonnés pour certains dans les champs.
Les manifestants composés essentiellement d’hommes exigent des autorités nationales, la sécurisation de la commune de Zimtenga, afin de leur permettre de regagner leurs domiciles.
«Nous ne sommes pas des affamés. Nous avons juste besoin de la sécurité pour vivre. Dans nos villages on vient nous massacrer et l’État ne fait rien pour nous venir en aide. Nos parents assassinés, sont abandonnés toujours dans les champs depuis trois jours parce que les gens ont fui.
Depuis le début des attaques à Zimtenga, aucune présence de force de défense n’a été aperçue. Quand même !
Chaque jour, ce sont des réunions à n’en pas finir au niveau de l’administration pendant que nous mourrons sur le terrain. Trop c’est trop. Si l’État est incapable de nous sécuriser, qu’il nous autorise à payer des armes pour le faire nous-même», s’est indigné un manifestant dans la foule, âgé d’environ 50 ans.
Cette manifestation intervient au moment où le gouverneur de la région du Centre-nord Casimir Segda était attendu dans la province.
Certains riverains qui ne sont pas mêlés à la manifestation n’hésitent pas à les encourager dans leur démarche.
«Ils ont raison de manifester. Depuis plus de 5 jours, on ne fait que tuer les gens dans les villages et l’Etat ne déploie pas la sécurité pour les protéger. Je les soutiens», dit un motocycliste qui observait le mouvement de loin.
Selon le porte-parole des manifestants Boukary Sayoré, les manifestants ne sont pas des vandales.
«A Zimtenga, il ne reste que le chef du canton. Et si quelque chose l’arrivait aussi ? Nous attendons le gouverneur pour l’escorter il va prendre le pouls de la température que nous vivons. Mais si d’ici ce soir, rien n’est fait pour que nous puissions enterrer nos cadavres et retourner chez nous, nous allons prendre nos responsabilités à main nues», a-t-il dit.
En milieu de journée, le trafic est toujours interrompu sur la nationale 22 et les manifestants font toujours le pied de grue en attente du gouverneur.
Entre samedi et lundi, des inconnus armés, sillonnant la commune de Zimtanga sur des motos, ont tué au moins 24 personnes dans les villages de Komsilgha, de Deneon, d’Alga et de Kanrgo, selon un décompte de l’AIB.
Près de 19 mille personnes ont fui les villages en direction du chef-lieu de la province du Bam, Kongoussi, situé à 115km au nord de la capitale Ouagadougou.
Agence d’information du Burkina
Nos lecteurs ont lu ensuite :
Journée mondiale de l'enfance : Le Président du Faso dialogue avec les enfants des 13 régions
Burkina Faso : la devise nationale « La patrie ou la mort, nous vaincrons » restaurée
Burkina Faso : Gel des avoirs de 113 personnalités, dont l'ex-président Damiba, pour terrorisme
Le gouvernement burkinabè reçoit un don de véhicules électriques
Nationalisation et création de nouvelles sociétés: Le conseil des ministres adopte des mesures strat...
Renforcement de la résilience : près de 28 milliards F CFA investis dans la Boucle du Mouhoun
Burkina Faso : Attaque du système informatique de la Sofitex, les techniciens travaillent pour la re...
e-CMC : La digitalisation douanière au Burkina Faso pour des immatriculations sécurisées et rapides