Au moins 127 personnes sont mortes samedi soir en Indonésie du fait d’un mouvement de foule provoqué par des fans en colère ayant envahi un terrain de football après un match et par le tir de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, a annoncé la police.
Le drame s’est déroulé après un match, samedi soir, dans le stade de Kanjuruhan à Malang, dans l’est de Java, en Indonésie.
Des supporteurs de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain après la défaite de leur équipe (3-2) contre celle de Persebaya Surabaya, en Premier League indonésienne.
C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale. Plusieurs bagarres entre fans des deux équipes ont alors été signalées à l’intérieur du stade.
La police, qui a qualifié cet événement d’« émeutes », a tenté de persuader les supporteurs de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement.
Le président indonésien, Joko Widodo, a ordonné dimanche 2 octobre une enquête sur la sécurité des matchs de football dans le pays après la mort d’au moins 129 personnes dans une bousculade provoquée par des heurts entre des supporteurs et la police samedi soir.
Le ministre des sports et de la jeunesse, la police nationale et le chef de l’Association nationale du football indonésien doivent mener « une évaluation complète des matchs de football et des procédures de sécurité », a déclaré le chef de l’Etat d’Asie du Sud-Est dans un discours télévisé.
Des images capturées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos.
« Des policiers ont projeté du gaz lacrymogène, et les gens se sont aussitôt précipités pour sortir en se poussant les uns les autres et ça a provoqué beaucoup de victimes », a indiqué à l’AFP Doni, un spectateur de 43 ans, qui n’a pas voulu donner son nom de famille.
« Il n’y avait rien, pas d’émeutes. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ils ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène », a-t-il déclaré. « Ce qui m’a choqué c’est qu’ils n’ont pas pensé aux femmes et aux enfants ? »