Le gouvernement du Burkina Faso a expulsé les correspondants de deux quotidiens français, Le Monde et Libération, au cours du week-end.
Les deux quotidiens français ont dénoncé ces expulsions comme une mesure arbitraire qui confirme que la liberté de la presse au Burkina Faso est gravement menacée.
Le Monde et Libération ont annoncé dimanche matin l'expulsion de leurs journalistes en dénonçant une mesure "inacceptable" et "arbitraire", qui confirme selon le second "que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée".
Le Monde pour sa part "condamne avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire", en soulignant que "Sophie Douce, comme sa consoeur, exerce pour Le Monde Afrique un journalisme indépendant, à l'écart de toute pression".
Le directeur du journal, Jérôme Fenoglio, "demande aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d'une information indépendante dans le pays".
Selon Libération, "Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d'une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabè".
Les expulsions sont intervenues cinq jours après la suspension de la chaîne de télévision France 24 et quatre mois après celle de Radio France Internationale (RFI).
"En ouvrant ses antennes au premier responsable d'AQMI, France 24 ne fait pas seulement office d'agence de communication pour ces terroristes, pire il offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso", indique lundi un communiqué signé du porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouedraogo.
"Le gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l'intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l'ensemble du territoire national", poursuit le texte.
Notons également que les autorités burkinabè ont également réclamé le départ de l'ambassadeur de France et des 400 soldats français des forces spéciales basées dans le pays.