L'intersyndicale des magistrats du Burkina Faso a condamné, dans un communiqué publié le 29 juillet, l'intrusion de militaires dans le cours de la justice, dans l'affaire dite de la "guérisseuse traditionnelle de Komsilga".
Les militaires, encagoulés et armés, ont encerclé le palais de justice du Tribunal de grande instance Ouaga II pour "libérer la guérisseuse" des mains des agents de la Garde de Sécurité Pénitentiaire (GSP). Ils ont finalement réussi à la soustraire à la justice, malgré les protestations des magistrats.
L'intersyndicale des magistrats a qualifié cet acte d'"extrême gravité" et a appelé les militaires à remettre sans délai et sans condition la mise en cause en vue de sa réintégration à la maison d'arrêt pour la suite de la procédure.
Les magistrats ont également salué le professionnalisme de l'ensemble des acteurs du Tribunal de grande instance de Ouaga II et leur ont apporté leur entier soutien.
L'intersyndicale des magistrats a également interpellé le Président de la Transition sur l'étendue de sa responsabilité en tant que Garant constitutionnel de l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Enfin, les magistrats ont appelé l'ensemble des magistrats du Burkina Faso à la suspension de toutes les activités en juridiction jusqu'à l'intégration de la dame dite guérisseuse traditionnelle à la maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou.
L'intrusion de militaires dans le cours de la justice est un acte grave qui porte atteinte à l'indépendance et à l'autorité de la justice. Il est important que les autorités se saisissent de ce dossier et fassent toute la lumière sur les circonstances de cette intrusion.
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