Le gouvernement congolais a franchi une nouvelle étape dans sa confrontation avec l’ancien président Joseph Kabila. Le 22 avril 2025, le ministère de l’Intérieur a officialisé la suspension du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision s’accompagne d’une série de mesures administratives et judiciaires visant à limiter la liberté de mouvement et à geler les biens et comptes bancaires de plusieurs proches de Kabila. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a confirmé que des procès seront lancés dans les jours à venir. Cette situation évoque les tensions politiques observées au Zimbabwe après le départ de Robert Mugabe, où des mesures similaires avaient été prises contre ses anciens alliés.
Le PPRD de Joseph Kabila dénonce une instrumentalisation politique
Face à cette offensive, le PPRD rejette fermement les accusations portées contre Joseph Kabila et ses membres. Dans une correspondance adressée au gouvernement, le parti affirme n’avoir jamais opté pour une logique de violence, rappelant sa posture de résistance pacifique. Il rejette notamment les allégations d’une présence de Kabila à Goma, ville stratégique souvent associée à des activités rebelles. Un tweet publié par Kikaya Bin Karubi, proche de l’ancien président, évoquait un discours depuis Goma, mais celui-ci n’a jamais été diffusé. Le parti dénonce une tentative de museler l’opposition et demande le retrait immédiat de la décision ministérielle.
Des tensions persistantes dans le contexte du dialogue de Doha
La situation se complique alors que des pourparlers sont en cours à Doha entre Kinshasa. Sur la même table on retrouve les représentants du mouvement AFC/M23, qualifié de groupe terroriste par les autorités congolaises. Cette désignation continue de bloquer les négociations, selon des sources diplomatiques. Les médiateurs du Qatar et des États-Unis ont pourtant demandé à chaque partie d’adopter une posture d’apaisement. Pendant ce temps, Kinshasa a libéré cinq personnes, mais le M23/AFC affirme ne pas les reconnaître. Pour le mouvement rebelle, les poursuites contre Joseph Kabila vont à l’encontre des engagements pris pour instaurer un climat de confiance. L’entourage de l’ancien président assure qu’il œuvre toujours pour la paix. En outre il poursuivra ses consultations régionales avec les chefs d’État africains.