Trois responsables du PDCI en garde à vue depuis mardi 8 juillet 2025 suscitent l’inquiétude dans les rangs de l’opposition ivoirienne. Ces arrestations interviennent à quelques semaines de la présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Du reste elles sont perçues par certains comme des mesures politiques. Depuis juin, ce sont au total cinq jeunes cadres du parti d’opposition qui ont été interpellés.
Responsables du PDCI en garde à vue : le climat politique s’alourdit en Côte d’Ivoire
L’information a été confirmée par leur avocat, Me Emile Suy Bi Gohoré . En effet trois responsables du PDCI sont en garde à vue. Du reste ils ont été entendus mardi par la section de recherche de la gendarmerie à Abidjan. Il s’agit notamment de Kouakou Jean-Paul Djabia, vice-président de la jeunesse du PDCI, et d’Emmanuelli Blé, secrétaire général. Un troisième responsable a également été interpellé, mais son nom n’a pas été dévoilé.
Ces arrestations font suite à celles d’Henri Joël-Ndri Kouadio, incarcéré depuis le 2 juillet pour “troubles à l’ordre public”, et d’Innocent Yao, inculpé pour “atteinte à la sûreté de l’État”. Tous deux sont actuellement détenus au Pôle pénitentiaire d’Abidjan. Les motifs précis des nouvelles arrestations ne sont pas encore connus, ce qui alimente les soupçons.
L’avocat des prévenus dénonce des interpellations “non justifiées” et évoque un climat tendu à l’approche des élections présidentielles. Il estime qu’il est « difficile de ne pas faire un lien » entre ces arrestations et la campagne électorale en cours.
Un contexte électoral sous tension pour les responsables du PDCI en garde à vue
Le PDCI, principal parti d’opposition, est en pleine effervescence à l’approche du scrutin du 25 octobre. L’interpellation de plusieurs de ses jeunes cadres fait craindre un durcissement du climat politique. Le président du groupe parlementaire PDCI, Simon Doho, a publié un communiqué dénonçant un « projet d’arrestation de personnalités politiques », qui pourrait même viser des députés.
Cette inquiétude s’ajoute au fait que plusieurs figures majeures de l’opposition ont été exclues du scrutin. Le président du PDCI, Tidjane Thiam, ainsi que l’ex-président Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ne peuvent ni voter ni se présenter, en raison de décisions de justice.
Face aux critiques, le gouvernement a nié toute implication dans les affaires judiciaires en cours. Contacté par l’AFP, le ministère de la Justice a refusé de commenter ces accusations. Pour autant, de nombreux observateurs estiment que ces responsables du PDCI en garde à vue sont devenus des symboles d’une opposition sous pression.
Des arrestations qui rappellent d’autres crises politiques passées
Ce n’est pas la première fois que des opposants sont arrêtés à la veille d’élections en Côte d’Ivoire. En 2020, plusieurs leaders avaient été arrêtés pendant la contestation de la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. La communauté internationale avait alors appelé à des élections apaisées et inclusives.
Aujourd’hui, l’arrestation de responsables du PDCI en garde à vue relance les craintes d’une campagne électorale sous tension. Plusieurs organisations de la société civile appellent au respect des droits politiques. Par ailleurs elles appellent à la libération rapide des jeunes cadres, tant que leur culpabilité n’est pas établie.
La Côte d’Ivoire, qui a connu plusieurs crises politiques dans son histoire récente, semble de nouveau s’engager sur une voie délicate. Il reste à espérer que le climat s’apaise avant le scrutin.