Le gouvernement burkinabè a récemment examiné un projet de loi actant la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Créée en 2001, cette institution avait pour mission d’organiser les élections dans un climat de confiance, à la suite du drame de Sapouy. Cependant, elle a connu de nombreuses turbulences qui ont nui à son efficacité.
Une réponse à une crise de légitimité
Depuis sa création, la CENI a été régulièrement secouée par des crises internes, affectant la désignation de ses membres ou la durée de leur mandat. Ces problèmes répétés ont considérablement réduit la confiance des citoyens envers l’institution. Dans ce contexte, un projet de loi vient proposer une solution radicale : la suppression pure et simple de la CENI.
La transition politique entamée depuis les événements des 30 septembre, 1er et 2 octobre 2022 a introduit une nouvelle Charte. Celle-ci, modifiée en mai 2024, ne fait plus référence à des composantes politiques, ce qui rend la structure actuelle de la CENI obsolète. Ce changement marque une volonté d’instaurer une gouvernance plus neutre et efficace.
Plus de professionnalisme et moins de dépenses
Ce projet de loi vise à professionnaliser l’organisation des élections. Désormais, ce rôle reviendrait à des structures administratives existantes, permettant ainsi une réduction significative des coûts. En remplaçant la CENI par des entités plus stables et encadrées, l’État souhaite également assurer un contrôle souverain sur ses processus électoraux.
De nombreux pays africains ont entamé des réformes similaires, cherchant à renforcer la crédibilité de leurs systèmes électoraux. Le Burkina Faso semble ainsi s’aligner sur une tendance régionale qui privilégie la rationalisation des institutions.
Un projet de loi déjà validé par le gouvernement
Le Conseil des ministres a validé un projet de loi qui sera prochainement transmis à l’Assemblée législative de Transition. Cette étape marque le début d’un processus législatif qui pourrait profondément transformer l’organisation des élections au Burkina Faso.
En supprimant la CENI, le gouvernement burkinabè espère instaurer une nouvelle dynamique électorale, plus professionnelle, moins politisée et mieux acceptée par la population.