Le Président du Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, a reçu ce vendredi les présidents des parlements du Mali et du Niger. Conduits par leur homologue burkinabè, Dr Ousmane Bougouma, président de l’Assemblée législative de transition, ils sont venus remettre l’avant-projet de texte relatif au parlement confédéral de l’AES. Cette étape marque une avancée majeure dans le processus de construction institutionnelle de la Confédération des États du Sahel.

Les parlementaires ont précisé que ce document sera transmis aux chefs d’État afin qu’il soit étudié et adopté dans les meilleurs délais. Selon Dr Bougouma, le Président Traoré a prêté une oreille attentive. En outre il a promis de travailler avec ses homologues pour accélérer l’adoption de ce texte. Cette démarche témoigne d’une volonté commune de renforcer l’intégration régionale par le biais d’une institution législative partagée.

Un outil d’intégration

Le projet de parlement confédéral de l’AES s’inscrit dans le cadre du traité fondateur de la Confédération des États du Sahel. Trois instances sont prévues, dont cette chambre législative, conçue pour donner une voix commune aux peuples du Mali, du Niger et du Burkina Faso. L’objectif est d’harmoniser les législations, renforcer la coopération et favoriser une meilleure défense des intérêts communs.

Historiquement, d’autres regroupements africains ont tenté des expériences similaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA, mais rarement avec une volonté aussi affirmée d’aller vers une confédération politique. Cette initiative traduit la détermination des pays de l’AES à bâtir une intégration qui dépasse la simple coopération économique pour s’orienter vers une gouvernance commune.

En recevant ce document, le Président Traoré a rappelé l’importance d’un engagement collectif afin que cette institution voie le jour rapidement. L’expérience montre qu’un tel projet ne peut aboutir que si la volonté politique reste constante et si les populations y trouvent un intérêt direct.

Parlement confédéral de l’AES : vers une mise en place rapide

La mise en place effective du parlement confédéral de l’AES marquera un tournant dans l’histoire institutionnelle du Sahel. Elle permettra d’instaurer une plateforme législative capable de porter des initiatives collectives. Aussi elle permettra de renforcer la solidarité entre les trois États. Les parlementaires souhaitent que les premières sessions se tiennent très bientôt afin de démontrer la capacité des pays de l’AES à avancer ensemble.

En parallèle, l’exemple de l’Union africaine ou du Parlement panafricain illustre les défis de telles institutions. En effet elles sont souvent confrontées à des lenteurs administratives et politiques. Toutefois, l’approche de l’AES se distingue par sa dimension resserrée et par la volonté d’intégration immédiate exprimée par ses dirigeants.

Pour beaucoup d’observateurs, si le parlement confédéral de l’AES est adopté rapidement et fonctionne efficacement, il deviendra un symbole fort de souveraineté régionale et un modèle d’unité politique au Sahel.