Le pays entre dans une nouvelle phase de turbulence politique. Le colonel Michael Randrianirina, membre du CAPSAT, a pris la tête du Conseil de défense nationale de la Transition, après la fuite du président Andry Rajoelina. L’annonce, confirmée par la Haute Cour constitutionnelle (HCC), consacre une transition militaire à Madagascar justifiée par la vacance du pouvoir à la présidence et au Sénat.
Ce basculement institutionnel intervient après plusieurs semaines de manifestations menées par la jeunesse malgache. Le colonel Randrianirina, qui avait rejoint les protestataires, a déclaré vouloir « sauver la nation » face à une situation de chaos politique et social.
Institutions dissoutes et pouvoir centralisé
Quelques heures après avoir été reconnu par la HCC, le colonel a annoncé depuis le palais d’Ambohitsirohotra la dissolution de plusieurs institutions. En effet il cite la Haute Cour constitutionnelle, le Sénat, la Commission électorale nationale indépendante et la Haute Cour de justice.
Seule l’Assemblée nationale reste en place, bien qu’elle ait elle-même voté une motion d’empêchement contre Andry Rajoelina. Cette décision fait partie d’un vaste plan de transition militaire à Madagascar, que ses partisans présentent comme un retour à l’ordre après l’effondrement des structures civiles.
« Il n’y a plus de président, plus de Sénat, plus de gouvernement. Madagascar est un pays qui se meurt », a déclaré Randrianirina, justifiant ainsi la prise de pouvoir. Pour lui, cette transition militaire à Madagascar serait une réponse patriotique à la vacance institutionnelle.
Transition militaire à Madagascar : incertitudes et réactions internationales
Selon l’article 53 de la Constitution, le chef de l’État par intérim doit organiser une élection présidentielle dans un délai de 30 à 60 jours. Cependant, une charte non officielle évoque une transition militaire à Madagascar pouvant durer deux ans. Une transition renouvelable une fois, avec un référendum constitutionnel et des élections générales à la clé.
Cette divergence entre la loi fondamentale et les intentions du nouveau pouvoir crée un flou juridique inquiétant.
Le président déchu, Andry Rajoelina, a réagi dans un communiqué en dénonçant une « tentative de coup d’État » menée par une faction rebelle du CAPSAT. Il affirme demeurer « le seul chef d’État légitime » et appelle la communauté internationale à ne pas reconnaître la junte. Plusieurs observateurs comparent la situation actuelle à celle de 2009. En effet le même corps militaire avait déjà joué un rôle clé dans le renversement du pouvoir.