Le CCNOSC, organisation faitière de la Société Civile Burkinabè, fortement attachée à la promotion de la démocratie et à la bonne gouvernance, a opté une fois de plus de briser le silence sur les graves dérives institutionnelles qui minent les aspirations légitimes de notre peuple et qui trahissent les lourds sacrifices consentis par les fils et filles de ce pays.
Il y’a plusieurs mois, notre organisation dénonçait avec fracas le bicéphalisme dangereux et inacceptable qui régnait et qui règne toujours au sommet de notre Etat.
Nous dénoncions de façon légitime et éclairée les intrusions malencontreuses du Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Salifou DIALLO, dans les affaires propres aux prérogatives de l’exécutif, du Président du Faso.
Nous avons bataillé ardemment pour freiner l’ambition démesurée du Président de l’Assemblée Nationale visant l’instauration d’un prétendu régime parlementaire dans notre pays.
Aujourd’hui, le spectacle honteux et désolant qui nous ai servi depuis l’Assemblée Nationale prouve que le CCNOSC, a eu amplement raison de devancer très tôt l’iguane dans l’eau pour dénoncer les dérives autocratiques propres à Monsieur Salifou DIALLO et de ceux qui se sont constitués en clan autour de sa personne.
De l’humiliante histoire des tablettes en passant par les propos méprisants du Président de l’Assemblée Nationale à l’égard du peuple, nous avons renforcé notre conviction et nous estimons que notre peuple mérite mieux que ça. Il est temps de mettre fin à ce désordre institutionnelle qui déshonore de jour en jour notre patrie. Pour renforcer notre thèse, il suffit de se référer à la décision du Conseil Constitutionnelle qui vient de rejeter en toute souveraineté la loi de retrait des parcelles jugée anti constitutionnelle.
Ce dernier volet qui constitue l’essence même de cette déclaration, interpelle la conscience de chaque citoyen épris de justice, de démocratie et de liberté.
La volonté manifeste du Président de l’Assemblée Nationale et de son bureau d’outrepasser en violation de l’article 97 de notre constitution, le gouvernement en vue d’une promulgation de la loi d’expropriation des parcelles, démontre clairement jusqu’ ou le pouvoir législatif est instrumentalisé rien que pour des ambitions personnelles, égoïstes et inavouées.
N’est ce pas là le modèle type de la patrimonialisation du pouvoir ?
Le CCNOSC, ne saurait garder le silence face à cette mascarade, cette trahison populaire.
Il est légitime pour le peuple d’obtenir des réponses claires aux questions suivantes inspirées des lignes d’un organe de presse de la place :
1- Pourquoi Monsieur Salifou DIALLO, voulait-il forcer le passage en contournant le gouvernement ?
2- Y’avait-il des choses à cacher aux ministres ?
3- Où s’agit-il d’un amateurisme ou d’un autoritarisme dans le travail législatif ?
4- Cette façon de faire n’accrédite t’elle pas l’hypothèse selon laquelle l’expropriation que l’on voulait coûte que coûte faire n’était rien d’autre que pour « arracher » les parcelles dites irrégulièrement acquises pour en faire un business de certains dignitaires et opérateurs économiques actuels ?
5- Le Président du Faso avait-il besoin de s’encagouler en passant par le Conseil Constitutionnel pour retourner de façon assumer cette mascarade de loi d’expropriation à son géniteur ?
6- N’est ce pas là l’illustration parfaite des pratiques propres au régime parlementaire tant souhaité par Salifou DIALLO ?
7- Le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE n’est-il pas celui que le peuple a choisi pour assumer sa destinée ?
En tout état de cause, les réponses à ces questions nous permettrons de présager l’avenir de ce pays tant martyrisé par de faux calculs politiques.
D’or et déjà, le CCNOSC félicite le Conseil Constitutionnel pour sa vigilance et sa clairvoyance.
L’on n’acceptera plus jamais qu’on trompe notre peuple à travers des discours populistes décousus, dépourvus de dignité et d’intégrité.
Le CCNOSC, pour la énième fois, appel le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, à prendre toutes ses responsabilités face à cette cacophonie institutionnelle et ces différentes dérives imputables à l’Assemblée Nationale de notre pays avec à sa tête Monsieur Salifou DIALLO.
La patience de notre peuple à des limites et il ne saurit être complice d’une gouvernance anarchique.
Si l’Assemblée Nationale, refuse d’être en phase avec les aspirations légitimes de notre peuple, qu’elle soit purement et simplement dissoute en vertu de la constitution de notre pays.
Pour terminer, nous lançons un appel à la vigilance et à la veille citoyenne accrue pour que plus que jamais ‘’le plus rien ne sera comme avant ‘’ soit une réalité.
Dieu bénisse le Burkina Faso
Pour le CCNOSC
La Présidente
Safiatou LOPEZ / ZONGO