Le général Assimi Goïta, président de la transition malienne, a été officiellement reçu à Moscou par Vladimir Poutine. Cette rencontre entre les deux chefs d’État a permis de signer plusieurs accords, dont un partenariat stratégique sur l’énergie nucléaire à usage pacifique. Cet accord Mali Russie renforce le positionnement du Mali comme un partenaire prioritaire de la Russie en Afrique de l’Ouest.
Selon le Kremlin, ce partenariat nucléaire reflète une volonté claire d’approfondir les relations bilatérales. Le président Poutine a précisé que, même si les échanges commerciaux restent modestes, ils connaissent une dynamique positive. Il a aussi souligné le potentiel de coopération dans les secteurs de l’énergie, des ressources naturelles, des projets humanitaires et de la logistique.
Un repositionnement géopolitique assumé
Depuis 2021, le Mali s’est éloigné de ses partenaires occidentaux pour se rapprocher davantage de la Russie. Ce changement stratégique s’est accéléré avec le retrait du groupe Wagner et l’arrivée du Corps africain, nouvelle structure officielle rattachée au ministère russe de la Défense. L’accord Mali Russie marque donc une étape supplémentaire dans cette redéfinition des alliances.
Le général Goïta a exprimé sa satisfaction, affirmant que ces signatures illustrent l’excellence de la coopération entre les deux pays. Cette déclaration renforce la volonté de Bamako de diversifier ses partenariats dans un contexte sécuritaire difficile.
Ce type de repositionnement n’est pas inédit : d’autres pays du Sahel, comme le Burkina Faso et le Niger, ont eux aussi renforcé leurs relations avec Moscou depuis leur retrait de la CEDEAO. L’accord Mali Russie s’inscrit donc dans une tendance régionale marquée par une quête de souveraineté accrue.
Accord Mali Russie : une réponse aux défis énergétiques et sécuritaires
L’accord sur l’énergie nucléaire vise à répondre à deux priorités nationales : l’indépendance énergétique et la modernisation du secteur économique. Il pourrait permettre au Mali de mieux faire face aux coupures fréquentes d’électricité et de soutenir l’industrialisation dans les années à venir.
Par ailleurs, la recrudescence des attaques terroristes pousse les pays du Sahel à diversifier leurs appuis militaires. L’accord Mali Russie, bien qu’économique, s’inscrit dans une logique plus large de sécurité. Le soutien militaire russe, désormais institutionnalisé via le Corps africain, vient compléter les accords civils et énergétiques.
Cette dynamique rappelle les relations qu’entretenait la Libye avec Moscou avant la chute de Kadhafi, où coopération énergétique et défense allaient de pair.
