Alassane Ouattara veut rempiler. À 83 ans, le président ivoirien a officialisé mardi sa candidature pour la présidentielle du 25 octobre prochain. Dans une vidéo largement diffusée, il a déclaré : « Oui, je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet. »
Ouattara veut rempiler pour un quatrième mandat
Cette annonce n’est pas une surprise pour les observateurs de la vie politique ivoirienne. Alassane Ouattara veut rempiler une nouvelle fois après trois mandats (2011, 2015, 2020) marqués par des périodes de croissance économique, mais aussi de vives tensions politiques. Il justifie cette nouvelle candidature par les défis majeurs auxquels fait face le pays : « Défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent. »
Ses partisans vantent son expérience, son passé au FMI et sa capacité à maintenir la stabilité. L’opposition, elle, crie à l’usure démocratique. Pour beaucoup, Alassane Ouattara veut rempiler une fois de trop.
Un choix stratégique dans un contexte tendu
Cette candidature s’inscrit dans un climat de fortes tensions. Des figures de l’opposition comme Laurent Gbagbo ou Tidjane Thiam ont vu leurs candidatures rejetées. Malgré cela, leurs voix résonnent encore dans l’arène politique. Dans ce contexte, Alassane Ouattara veut rempiler en se présentant comme le garant de la paix : « Je veux que notre chère Côte d’Ivoire continue de demeurer un pays en paix et en sécurité. »
Mais pour nombre d’analystes, l’annonce pourrait réveiller de vieux démons et accentuer la polarisation politique. Le climat préélectoral reste fragile.
Alassane Ouattara veut rempiler comme ses homologues africains
Alassane Ouattara veut rempiler, tout comme certains de ses pairs du continent. Paul Biya (92 ans) au Cameroun ou Yoweri Museveni (81 ans) en Ouganda restent au pouvoir depuis plusieurs décennies. Ce choix relance le débat sur les limites d’âge, l’alternance politique et la démocratie en Afrique francophone.
En somme, si Alassane Ouattara veut rempiler, c’est aussi parce qu’il s’inscrit dans une logique de continuité. Mais à trois mois du scrutin, la question demeure : le peuple ivoirien le suivra-t-il une fois encore ?