Bobo-Dioulasso: 12,5 tonnes de poissons incinérées

La direction régionale des ressources animales et halieutiques des Hauts-Bassins a incinéré, dimanche 4 septembre 2016 à Bobo-Dioulasso, 12,5 tonnes de poissons dont les conditions de conservation n’étaient pas conformes aux normes. Malheureusement, l’importateur qui n’a ni une licence authentique, ni une autorisation d’importateur avait déjà pu écouler 12, 5 tonnes.




La direction régionale des ressources animales et halieutiques a mis hors du circuit commercial, 12,5 tonnes de poissons de qualité douteuse, le vendredi 2 septembre 2016 à Bobo-Dioulasso. Elle a incinéré les poissons, le dimanche 4 septembre dernier au centre d’enfouissement technique, sous la supervision de la brigade anti criminalité. L’importateur qui a ramené 25 tonnes de poissons du Maroc via le Mali procédait à la vente. La section régionale de la Ligue des consommateurs des Hauts-Bassins, informée de la présence d’un camion étranger sur le marché, a mis en branle le système de contrôle qui a permis d’arrêter la livraison de poissons. «Nous avons appris qu’il y a un camion étranger qui vend du poisson. On a mené nos investigations, et on a trouvé que ce camion et le propriétaire même du stock n’ont pas une autorisation d’importation. On a vu que c’est une activité frauduleuse, donc on a saisi les services concernés et les forces de défense et de sécurité »,a dit le vice-président de la section régionale de la ligue des consommateurs, Sayouba Guiro. Selon le directeur régional des ressources animales et halieutiques des Hauts-Bassins, Seydou Koanda, après une vérification, il est ressorti que l’importateur n’a pas effectivement une autorisation d’importer et que même sa licence délivrée par un service de l’environnement n’est pas revêtu d’un sceau de l’administration. En plus, les conditions de conservation du poisson ne sont pas conformes aux normes : « La température requise pour le poisson, c’est -15°C et -18°C. Mais nous avons relevé -4,6°C. Déjà il y a un déphasage, c’est-à-dire qu’on tend vers le dégel », a fait savoir le directeur régional Seydou Koanda. Dans ces conditions, les poissons constituent un risque pour la population, a indiqué le docteur vétérinaire du service régional de la santé animale et la santé publique vétérinaire régionale et de la législation, Constant Rakiswendé Roamba. « Le poisson a été importé du Maroc. A partir du Maroc, on peut constater que le poisson est sain, mais au cours du transport, quels sont les risques de détérioration et de contamination parallèle ? », s’est-ils’interrogé. M. Roamba a expliqué que quand le poisson n’est pas bien conservé, les micro-organismes sont en stase, c’est-à-dire qu’il y’a des micro-organismes qui ne vont pas se détruire. A partir de ce moment, a-t-il ajouté, dès que le poisson se décongèle, il y a une contamination parallèle qui peut provoquer la diarrhée, la dysenterie. « On peut craindre le pire, la contamination collective, si par exemple c’est utilisé lors des festivités, des mariages», a renchéri Constant Rakiswendé Roamba.

 

La faute du chef de service vétérinaire à la frontière

 

Suivant le directeur régional des ressources animales et halieutiques des Hauts-Bassins, Seydou Koanda, la cargaison de poissons devait être refoulée depuis la frontière. Mais cela n’a pas été possible, car le chef du service vétérinaire à Koloko a fourni un document qui a permis à l’importateur de faire les formalités douanières avant de rentrer avec le poisson. Un document que celui-ci ne devrait pas fournir, sans voir au préalable l’autorisation d’importer de l’importateur. « L’autorisation vétérinaire est un document nécessaire qui permet à l’intéressé de pouvoir rentrer avec le produit. Et nous avons un représentant à la frontière, à Koloko, qui inspecte et laisse le produit rentrer. Malheureusement, notre agent a laissé passer la cargaison, en donnant un document photocopié », a expliqué M. Koanda. Le document photocopié est en réalité un certificat vétérinaire contenu dans un carnet à souche. Le directeur a indiqué que l’agent prétend que son carnet est épuisé et qu’il se sert de photocopie. Une chose que Seydou Koanda dit ne pas comprendre. Il a, de fait, indiqué avoir demandé une lettre d’explication à l’agent en question. Toute la journée du vendredi 2 septembre 2016, l’importateur Youssouf Sawadogo et le propriétaire du camion Adil Tijani négociaient toujours pour entrer en possession de leur produit. Ils reconnaissent avoir commis des erreurs en ne disposant pas d’autorisation d’importer, mais restent convaincus de la bonne qualité du poisson. Le propriétaire du camion, Adil Tijani a même soutenu que le camion est à – 15°C. Le directeur régional des ressources animales et halieutiques n’entend pas céder et a même invité l’importateur à trouver l’argent pour l’enfouissement du poisson. « En la matière, les textes disent qu’en cas de fraude avérée, il serait obligé de la saisie et de la destruction du produit. L’importateur a cherché à me voir. Je ne peux pas discuter avec eux en de telles circonstances. Les textes disent que c’est la saisie qui doit être prononcée et de procéder à la destruction », a martelé le directeur régional des ressources animales et halieutiques des Hauts-Bassins, Seydou Koanda.

AIB

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