Bobo Dioulasso: le MPP au centre d’une polémique

Généralement, les marches de protestation ou de revendication sont dirigées vers l’administration publique qui est habilitée à répondre à certaines doléances des populations. Les habitants du secteur 26 de Bobo-Dioulasso, notamment des militants du CCVJS, le savent très bien. Mais, s’ils ont décidé de se diriger vers le siège du MPP

 

L’affaire du lotissement du secteur 26 de Bobo-Dioulasso semble prendre une autre tournure. Ce lundi 26 octobre, c’est le siège de la section du Houet, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a qui a été pris d’assaut par les habitants dudit secteur. Venus demander aux premiers responsables du parti « d’user de leur pouvoir pour libérer François Kaboré, leader du comité de cellule de veille pour la justice sociale du lotissement du secteur 26 », détenu à la maison d’arrêt et de correction depuis septembre. Ces derniers estiment que des militants du parti sont quelque peu responsables de son arrestation et sa détention en prison.

Généralement, les marches de protestation ou de revendication sont dirigées vers l’administration publique qui est habilitée à répondre à certaines doléances des populations. Les habitants du secteur 26 de Bobo-Dioulasso, notamment des militants du CCVJS, le savent très bien. Mais, s’ils ont décidé de se diriger vers le siège du MPP. En effet, le 2 juillet 2015, François Kaboré, leader du CCVJS, alors accusé d’avoir battu une dame du nom d’Awa Balima, a été mis aux arrêts et détenu. Les manifestations qui s’en étaient suivi n’ont pas permis de libérer François. En choisissant donc de venir au MPP/Houet, les camarades de lutte de François sont venus « simplement voir les responsables du parti au niveau local pour leur d’user de leur pouvoir pour faire libérer François ». Au lieu de repartir voir les autorités qui en ont cette compétence les manifestants ont préféré s’adresser au MPP.

Des militants du MPP derrière l’arrestation de François, selon les manifestants
Arrêté arbitrairement selon les manifestants, François Kaboré serait une victime de militants du MPP/Houet, en l’occurrence le délégué du secteur 26 du nom de Yaméogo Samuel alias Soro Guillaume, appuyé par d’anciens conseillers municipaux du CDP reconvertis en militants MPP. Pour eux, le nommé Soro Guillaume serait une main de ceux qui « ont vendu toutes les parcelles du secteur » et qui veulent encore prendre les rênes du secteur et ce, avec les couleurs du MPP. Ces derniers, selon les manifestants, voyaient en François Kaboré un obstacle pour l’accomplissement de leurs ambitions. Ainsi, auraient-ils monté de toute pièce un complot avec la complicité de la dame pour l’accuser afin de pouvoir le mettre hors « d’état de nuire ». « La dame n’a jamais été frappé. On l’a simplement payé pour accuser François » ont-ils indiqué. Pourtant, il existerait une attestation médicale qui certifie que la dame a bel et bien reçu des coups. Là aussi, les manifestants semblent avoir de quoi mettre en cause la crédibilité de ce document : « l’agent médical qui a établi ce document a reçu de l’argent pour le faire. On l’a lui aussi payé ». L’arrestation de François a été montée de toute pièce par des militants du MPP, selon les manifestants. Et c’est pourquoi, ils sont venus voir les premiers responsables du parti au niveau provincial pour non seulement leur dire d’œuvrer pour la libération de leur camarade mais aussi de faire attention à « ces anciens conseillers CDP ».

Querelle de leadership entre militants MPP

Selon les explications des manifestants, ce serait une querelle de leadership entre Soro Guillaume et François Kaboré qui s’est soldé par l’arrestation de ce dernier. En effet, leader de CCVJS, François Kaboré serait aussi militant du MPP dans le secteur où c’est Soro Guillaume qui en est le « gourou ». Selon les manifestants, avec l’arrivée de François dans le parti au niveau du secteur, le clan des anciens conseillers CDP qui sont dans le parti voyait ses chances diminer car, disent-ils, « les gens étaient du côté de la vérité, c’est-à-dire, de François Kaboré » qui, selon eux, était du côté des populations et ce, du fait de sa lutte contre l’injustice dans les opérations de lotissement. Il fallait coûte que coûte le mettre à l’écart afin d’avoir une mainmise sur le secteur. Et Soro Guillaume selon eux, n’est que la partie visible de ceux qui ont « géré et pillé le secteur de par le passé ». « Nous demandons au parti d’être très vigilant à l’encontre des virus venant de l’ancien régime » ont-ils conseillé avant de préciser que « pour la bonne marche du parti dans le secteur 26, nous demandons que François soit libéré dans un bref délai », sinon ils ont averti, « le parti ne battra pas campagne au secteur 26 ».


Après de longues tractations avec des éléments de la CRS qui tentaient de les faire quitter les lieux, les manifestants ont tenu mordicus à remettre leur déclaration aux premiers responsables du MPP/Houet. Finalement, c’est Tamini Aimé, responsable à la sécurité de la section du Houet du parti qui les a reçus devant le siège aux portes closes. S’engageant à transmettre leurs doléances à qui de droit, il aurait préféré que le dialogue prévale. Les manifestants quant à eux, ont donné un ultimatum d’une semaine à la section pour trouver une solution à leur problème.

lefaso. net

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