En France, le verdict vient d’être rendu au procès du bombardement de camp français de Bouaké.
Perpétuité. C’est la peine dont ont écopé ce jeudi à Paris les trois accusés dans le procès bombardement du camp français de Bouaké, attribué à l’armée ivoirienne en novembre 2004 en Côte d’Ivoire, au plus fort de la crise politique ivoirienne qui avait éclaté en 2002.
Réclusion criminelle à perpétuité contre les trois accusés. Yury Sushkin, le mercenaire biélorusse, Ange Magloire Gnanduillet et Patrice Ouei, les deux officiers ivoiriens, ont été reconnus coupables d’assassinat et de tentative d’assassinat.
Le verdict clôt une longue instruction française et trois semaines de procès. Près de quatre-vingt-dix témoins, quasi tous Français, se sont succédé à la barre, des rescapés du bombardement aux anciens ministres français de l’époque.
Rappel
Le 6 novembre 2004, deux chasseurs déployés par l’aviation du président ivoirien Laurent Gbagbo pour attaquer les rebelles installés dans la moitié nord du pays avaient bombardé par surprise un camp de la force de paix française, chargée de faire tampon entre les deux forces en présence. Neuf soldats français et un civil américain avaient ainsi été tués, et une quarantaine de personnes blessées.
En représailles, Paris avait détruit le jour même l’ensemble de l’aviation militaire ivoirienne, ruinant son offensive en cours, et déclenchant une crise diplomatico-militaire inédite entre la France et la Côte d’Ivoire.
Le lendemain du bombardement, le 7 novembre 2004, quinze mercenaires biélorusses avaient été arrêtés à Abidjan, et huit autres à Lomé. Mais tous avaient par la suite été relâchés dans des conditions qui n’ont jusqu’à présent pas pu être éclaircies par la justice. Cet incompréhensible refus de Paris, dix jours après le bombardement, de récupérer huit suspects bélarusses, dont Yury Sushkin, a occupé une bonne partie des débats du procès.