Le journaliste Guezouma Sanogo, agressé vendredi par un gendarme qui lui reprochait d’avoir enfreint à des consignes sécuritaires, dit s’en remettre à ses supérieurs hiérarchiques et aux organisations socioprofessionnelles auxquelles il appartient, pour décider de la suite à donner à «cet incident».
«Pour le moment, personnellement, je n’ai pas encore décidé de la suite à donner à l’incident», a confié Guezouma Sanogo, dans une interview publiée lundi par le quotidien privé Le Pays.
«C’est quelqu’un qui m’a envoyé en mission. Du reste, il y a des organisations professionnelles auxquelles j’appartiens et elles sauront quelle suite donner à cet incident», a précisé le président de l’Association des journalistes du Burkina, un peu plus haut.
Sanogo, journaliste à la radio nationale du Burkina a été blessé vendredi au nez et à la lèvre supérieure à Kaya (100km, Centre-nord), après avoir été «basculé à terre» par un gendarme qui lui reprochait d’avoir violer des consignes sécuritaires.
«J’ai franchi une corde pour aller me soulager. Au retour, j’ai franchi la même corde sans que personne ne me dise qu’on ne passe pas par là. J’étais presque même arrivé à ma place, lorsque j’ai été interpellé par un gendarme qui était arrêté devant la corde.
Il m’a demandé de ressortir parce qu’il est interdit de passer là-bas. Etonné, je lui ai répondu que j’étais pratiquement arrivé à ma place et que c’était inutile de ressortir.
C’est à ce moment qu’il m’a rejoint et a commencé à tempêter (hausser le ton, ndlr) sur moi. Il m’a donc bousculé premièrement, violemment.
Je lui ai montré le badge (de journaliste, ndlr) que je portais au cou et il ne l’a même pas regardé. Il a alors continué à me bousculer jusqu’au niveau de la corde où il m’a violemment bousculé encore trois fois.
J’étais tellement surpris que je ne m’en revenais pas. Et le temps que je me rende compte de l’ampleur de l’évènement, il m’a fait basculer à terre», a expliqué Guezouma Sanogo à Le Pays.
L’incident a eu lieu à Kaya (100km, Centre-nord) en marge des activités de la 20e journée nationale du paysan et le chef de l’Etat Roch Kaboré qui était sur les lieux, a condamné l’acte et souhaité prompt rétablissement au blessé.
Mais sur la toile, les partisans d’un respect strict des consignes sécuritaires dans un contexte de récurrence des attaques terroristes et ceux qui dénoncent le manque de professionnalisme du gendarme, s’affrontent à longueur de journée.
«Même si je n’avais pas de badge, est-ce normal qu’un agent des Forces de l’ordre qui est là pour la sécurité, puisse violenter un citoyen de la sorte ?», s’est-il offusqué dans les colonnes de Le Pays.
Agence d’Information du Burkina