Burkina: L’UNDD de maître Hermann Yaméogo propose le report et de la présidentielle, et des législatives

La vie politique nationale est marquée par une dégradation continue de ses secteurs vitaux.
L’UNDD qui en a fait le constat général depuis fort longtemps, observe maintenant ( comme vecteurs de sursaut ), la montée en force des dénonciations nationales et internationales, au sujet de l’insécurité globale grandissante.

C’est le cas en national, avec spécialement les rapports venants de l’ODDH, du CISC, du MBDHP .

C’est aussi vrai en international, avec les constatations et déclarations notamment de Human right Watch, d’international crisis group, de certains partenaires comme l’union européenne, la France et surtout des Etats Unis qui vont jusqu’à menacer de revoir les termes de leur coopération avec le Burkina Faso, si justice n’est pas dite par rapport aux exécutions extrajudiciaires et autres faits de violence.

Finalement, il n’est pas jusqu’au conseil de sécurité, qui n’agite aujourd’hui la sonnette d’alarme.

Voilà qui met de l’eau au moulin du parti, qui n’a de cesse d’invoquer la double insécurité au niveau du processus électoral et de la population, pour en appeler au préalable du traitement de nos défis de société, avant toute course électorale.
C’est là une option thérapeutique ( de plus en plus partagée, toutes tendances confondues ), qui privilégie la réconciliation et le dialogue national inclusif, aux élections les yeux bandés.
Ce ne sont pas les coutumiers et religieux, l’appel de Manega, le mouvement je suis burkinabé, ou Etienne Traore qui diront le contraire, eux qui en ont clairement au vu et au su de tous, affirmé la nécessité.

Les craintes du parti au sujet de la sécurité du processus électoral, tiennent de sa propre expérience et du formatage actuellement en oeuvre du corps électoral, pour des élections déjà gagnées.

L’UNDD en effet constate déjà à ce stade, un déraillement du processus électoral avec les conditions suspectes et scandaleuses de l’enrôlement des burkinabé de l’extérieur.

Cette sortie des rails, ne pourra que s’accentuer avec l’inaccessibilité, d’un tiers du territoire national en raison de la guerre d’une part et des conditions aléatoires de l’enrôlement de près d’un million de réfugiés internes d’autre part.

Lorsque dans ce contexte le chef de file de l’opposition en vient, à moins de 5 mois des élections, à en conditionner la tenue à l’acceptation d’un audit international du fichier électoral, il nous rejoint comme évoqué, sur l’une de nos viscérale inquiétudes de toujours, à savoir le préalable de la sécurisation du processus électoral, pour une meilleure protection de l’expression de la volonté du peuple souverain.

Quand par ailleurs, c’est l’assemblée nationale elle même qui se met à proposer, en raison de la cancérisation de l’insécurité, le report des élections législatives , c’est encore, même de façon parcellaire, l’admission d’une autre de nos préoccupations : à savoir l’intégration prioritaire de la sécurité physique des citoyens .

Pour l’UNDD, Il faut passer outre les mystères qui entourent négativement le rapport parlementaire déposé entre les mains du président du Faso: initiative personnelle et en solitaire du PAN, adoption à l’unanimité à l’insu du plein gré des députés et de leurs directions respectives. Pour s’attacher à l’essentiel.

Assurément, ce rapport n’est pas à jeter à la poubelle sans lecture critique, sans volonté de l’expurger de ces parties anachroniques et de le consolider par d’autres plus pertinentes.

En effet les raisons invoquées pour le report des législatives, procèdent d’une analyse que le parti ne peut récuser.
Nous avons là, le tout premier aveu officiel d’un organe constitutionnel, relativement à la dissuasive insécurité qui règne dans certaines régions, rendant impossible l’organisation d’un scrutin.

Là ou le rapport gagnerait en plus de cohérence, c’est en tirant la conclusion logique de l’extension des empêchements de compétitions électorales à la présidentielle.

Quand au spectre du vide juridique, agité comme un épouvantail, l’UNDD estime que des assises nationales inclusives, à décisions exécutoires, balayeraient d’un revers de la main cet alibi.

De toutes façons il y’a bien longtemps que l’expérience a enseigné, que les constitutions rigides ou par trop verrouillées, sont sources de ruptures violentes de la légitimité constitutionnelle.

Que ce rapport soit apprécié par un tel forum représentatif de tous les segments de la vie nationale ( et pouvant s’exercer hors de tout cadre constitutionnel ), et non par le seul monde partisan trié sur le volet.

Mais surtout qu’au delà de cette angoisse électorale, les déterminations aillent vers un dialogue national franc et inclusif, précédé par la réconciliation, pour se pencher sur les dévorantes priorités nationales.

« Si la famine vient, la suprême loi c’est le salut du peuple ». ( Charles de Montesquieu. ).
Face au délitement de l’Etat , et à tous les maux qui le menacent d’effondrement, cette citation du maitre constitutionnaliste Charles de Montesquieu, devrait être source d’enseignement pour nous.

OUAGADOUGOU Le 14 / 07 / 2020

Me HERMANN YAMÉOGO
Président de l’UNDD

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