Burkina: Yacouba Isaac Zida « refuse un affrontement avec les nouvelles autorités »

Depuis son exil canadien, l’ancien Premier ministre de la Transition déclare qu’il ne veut pas d’un affrontement avec les autorités du Burkina Faso.  

«Ma mise à l’écart dès la fin de la Transition, je la supporte patiemment dans l’intérêt supérieur du Burkina Faso.  Je refuse un quelconque affrontement avec les nouvelles autorités de mon pays et je choisis de gagner ce combat comme d’habitude, dans le silence et le calme. C’est ensemble que nous bâtirons un Burkina meilleur!» C’est le post diffusé ce mardi 18 décembre 2018 sur les réseaux sociaux par Yacouba Isaac Zida, Premier ministre sous la Transition.

Depuis qu’il est parti de la primature à la fin de la transition, les rapports entre l’ex Premier ministre et le pouvoir actuel sont plutôt froids. En septembre 2016, Roch Marc Christian Kaboré, en sa qualité de ministre de la Défense, a ordonné des poursuites contre le général Yacouba Isaac Zida pour «désertion en temps de paix» et «refus d’obtempérer», comme le révélait Fasozine.

Alors en permission, l’ex Premier ministre de la Transition n’avait pas regagné le Burkina Faso. Le général Zida, qui réside au Canada, a aussi été rayé de la liste des cadres des Forces armées nationales pour compter de février 2016 pour absence irrégulière.

Cité dans plusieurs supposées malversations financières à la présidence du Faso et auprès des ministères, les autorités actuelles avaient maintes fois demandé au général Yacouba Isaac Zida de rentrer au pays afin de fournir des explications.

La justice burkinabè souhaite aussi l’entendre afin de comprendre son rôle dans la répression sanglante des manifestants qui réclamaient le départ de Blaise Compaoré en octobre 2014. Yacouba Zida était pendant ces évènements le commandant en second du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Dans un livre récemment paru, l’officier règle ses comptes avec le chef de l’Etat, Roch marc Christian Kaboré, qui, de son avis, n’a pas «l’ambition de construire notre pays dans la cohésion de toutes ses filles et tous ses fils.»

«Comme la majorité de mes compatriotes, j’avais cru en ce mea culpa que Roch avait fait à la place de la Révolution, ce haut lieu de la lutte de notre peuple. Comment deviner à l’époque que dans cet homme il y a une telle personnalité dépendante, pour ne pas dire un manque total de personnalité qui se révèlerait quelque temps seulement après sa prise de fonction à la magistrature suprême et compromettrait dangereusement l’avenir de notre nation?», s’était-il interrogé.

En publiant ce post, souhaite-t-il jouer l’apaisement ? La suite nous le dira.

Fasozine

Ajouter un commentaire

Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.