Chronique de la présidentielle :On y est malgré tout !

Cette campagne électorale est finalement là ! Reportée pour les raisons que l’on connait, en septembre dernier, elle démarre (…) Enfin ! Quand on s’y prend par deux fois, avant de partir le départ n’a pas forcément le même entrain. Et puis, visiblement il n’y a pas d’argent.

La subvention de l’Etat n’en sera pas finalement une. Chacun étant juste remboursé de sa caution. Or beaucoup de candidats avaient dû s’endetter pour cette caution. Ceux-là espéraient un retour sur investissement avec un petit bonus qui aurait pu servir pour la campagne. Or voilà qu’ils n’auront que le capital remboursé. Une exception, cependant Natama qui a refusé la subvention des 25 millions, estimant « qu’on ne fait pas la politique avec les déniés publics ». C’est donc tout à son honneur et dans cette transition mue par les valeurs de « respect du bien commun », cela devrait avoir pour Natama, son pesant de sympathies et de reconnaissances électorales. Sauf que dans cette transition ; on parle de valeurs, mais on se les applique jamais. Donc ils s’en trouveront pour railler Natama, au lieu de le magnifier.

 

Que faut-il considérer depuis le 8 novembre ?

- Le démarrage de chacun des candidats. Les deux grands ont choisi, les méga meetings pour commencer. Si la machine du mpp a démarré « au quart de tour », celui de l’UPC était moyen, en considérant la mobilisation de Fada. Les journalistes qui suivent Zeph, disent que les étapes suivantes ont été plus fortes en mobilisation que le premier jour à Fada. La machine du « Lion » serait donc au mode « diesel ».
- Le mpp a fait un démarrage « essence » à Bobo Dioulasso avec un mécanisme qui ne semble pas avoir été affecté par le report.

Le rôle des médias « chauds », semble être en deçà de ce qu’elle aurait pu être. La RTB à son journal du 20 h, le soir du 8 novembre, n’a presque rien dit du démarrage de la campagne. Elle était encore à des interviews plateau, sur l’organisation, alors que c’est l’action qu’il fallait montrer. Dans la démocratie moderne « la campagne politique se vit dans les médias chauds ». Idem pour les autres télévisions, qui ont sans doute l’excuse de la faiblesse des moyens.

La présence en affiche. Les deux grands candidats ont bien « achalandé » les artères. Les autres sont présents aussi, comme Adama Kanazoé « l’homme qui joue la montre, pour indiquer sans doute, qu’il est temps du changement ». Une posture qui parle à un certain public, puisqu’il théâtralise un programme, mais en termes de suggestion, ce n’est forcément pas un « must ». Puis, Tahirou Barry, le PAREN que Boglo a formidablement mis en orbite et dont les effets semblent immédiats, un dernier sondage publié hier 9 novembre, par nos confrères de L’Observateur Paalga en fait le troisième homme après Roch et Zeph et légèrement devant Bénéwendé et Saran Sérémé.  Sur les artères en tout cas il est à la mode « salut à la Houphouët » avec des slogans, par un peu trop « éclectique ». Qui trop embrasse, comme on dit, mal étreint. Mais on peut imaginer que c’est la première phase d’exposition que dans le second round des correctifs peuvent d’avantage spécifier « l’exception Tahirou ». La présidentielle c’est la rencontre « d’un homme et de son peuple ».
En terme d’affiche, Benewendé de l’UNIR est pour l’instant à la traine, aussi bien dans la conception que dans la présence. Etait-ce une stratégie ? On le saura dans les jours à venir. Et puis l’amazone Saran. Information prise, anecdotique mais bon à signaler quand même, elle serait victime de la beauté de ses affiches. Les préposés aux affichages du PDC veulent garder leur « amazone pour eux tout seul dans un coin de leur maison ». La candidate revenue de Koudougou, avait la voix enrouée de colère le 9 novembre matin, à force de les enjoindre de sortir les affiches et de les placarder dans les rues.

Les premiers débats ont commencé. Ils souffrent, pour l’instant, à la fois de la conduite des débats, que du casting des invités. Le mpp gagnerait probablement à mieux se renseigner sur les invités avant d’y envoyer ses débatteurs. Ces élections sont quand même particulières. Les débats qui les sous-tendent vont se faire en « mode passif » de l’ancien régime. Or en cette matière, quoi qu’il fasse, le mpp est obligé de prendre sa part. Peut-être une façon de desserrer l’étau c’est d’envoyer aux débats, les jeunes loups du parti, il y en a de très bons, qui auront l’avantage de la jeunesse et de la « non redevabilité », puisqu’ils n’ont pas géré.

Mais si on devait noter la qualité des affiches, au premier jour, « the winner is UPC »

Newton Ahmed Barry

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